L’Italie prête à évacuer ses ressortissants, la France temporise

Le gouvernement italien s’est dit prêt à évacuer ses citoyens désireux de quitter Beyrouth, a déclaré hier le nouveau chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, cité par l’agence ANSA. Les Italiens qui voudront quitter Beyrouth « peuvent le faire et ils auront à leur disposition un pont aérien national », a dit le ministre qui vient de prendre ses fonctions. Le ministre n’a dans l’immédiat donné aucun autre détail. Cependant, selon Elisabetta Belloni, chef de l’unité de crise du ministère des Affaires étrangères, le ministre a demandé « la mise à jour » du plan d’évacuation existant « dans l’éventualité de sa mise en œuvre ». Elle a demandé qu’une « attention particulière soit portée à la zone centrale » de Beyrouth, la plus touchée par les combats. « Actuellement, les conditions ne sont pas encore réunies pour parler de la mise en œuvre d’un plan d’évacuation », a-t-elle cependant précisé. Selon le ministère italien des Affaires étrangères, il y a environ 600 Italiens à Beyrouth, dont une cinquantaine qui se trouvent dans les quartiers du centre de la ville. Les autorités italiennes avaient dès jeudi fortement déconseillé à leurs ressortissants de se rendre au Liban en raison des problèmes de sécurité. L’Italie est déjà présente au Liban où elle fournit, avec 2 500 soldats, le principal contingent de la Force intérimaire des Nations unies (Finul), comptant 13 000 hommes. À Paris, le ministère des Affaires étrangères a annoncé hier qu’une évacuation des ressortissants français du Liban « n’est pas à l’ordre jour à ce stade », tout en déconseillant aux Français « tout déplacement ». « La question d’un plan de rapatriement n’est pas à l’ordre du jour à ce stade, mais nous déconseillons tout déplacement au Liban et appelons nos compatriotes présents sur place à la plus grande prudence », a déclaré à la presse la porte-parole du ministère, Pascale Andréani. « Nous suivons avec la plus grande attention l’évolution de la situation afin de prendre les mesures nécessaires à la protection de nos compatriotes », a-t-elle souligné. Pour leur part, les ambassades d’Arabie saoudite, du Koweït et des Émirats arabes unis à Beyrouth ont annoncé avoir organisé le rapatriement par voie routière (via la Syrie) de leurs ressortissants au Liban. Plusieurs centaines de personnes, dont des ressortissants étrangers et des travailleurs syriens, se pressaient hier à la frontière syrienne, fuyant les violences. Des hommes, des femmes et des enfants sont arrivés en masse aux postes-frontières de Arida, dans le Nord, et Masnaa pour tenter de sortir du pays.