Le 57e prix Jean Vigo va à «Nulle part, terre promise» d’Emmanuel Finkiel

Les prix Jean Vigo 2008 ont été décernés aux réalisateurs Emmanuel Finkiel, 46 ans, pour son long-métrage Nulle part, terre promise et Hélier Cisterne, 27 ans, auteur du court-métrage Les Paradis perdus, ont annoncé les organisateurs du prix. Un prix spécial a par ailleurs été décerné au cinéaste Jacques Doillon pour saluer la «?ligne de conduite indépendante, originale et toujours novatrice?» du réalisateur du Petit criminel, dont le dernier film, Le Premier venu, figurait dans la section Forum du Festival de Berlin 2008. Troisième long-métrage d’Emmanuel Finkiel, le documentaire Nulle part, terre promise (1h30) dépeint une Europe marquée par les migrations et met en parallèle les parcours d’un cadre promis à une carrière prometteuse, d’une jeune Occidentale insouciante et de plusieurs clandestins. Après avoir été assistant de Jean-Luc Godard, Kristof Kieslowski et Bertrand Tavernier, il a réalisé Madame Jacques sur la Croisette, récompensé par un César du meilleur court-métrage en 1997. Son premier long-métrage, Voyages, a obtenu deux ans plus tard deux Césars – premier film et meilleur montage. Aussi comédien, Emmanuel Finkiel est apparu dans Le Pont des Arts (2004) d’Eugène Green et De battre mon cœur s’est arrêté (2005) de Jacques Audiard. Sélectionné à la 47e Semaine de la critique (15-23 mai), Les Paradis perdus d’Hélier Cisterne, qui dure trente minutes, relate une crise familiale, sur fond de révolte étudiante de mai 68. Une lycéenne issue de la bourgeoisie, qui lance des pavés au Quartier latin, découvre par accident l’ambiguïté sexuelle de son père. Le prix Jean Vigo, créé en hommage au réalisateur de L’Atalante et Zéro de conduite, mort en 1934 à l’âge de 29 ans, est attribué depuis 1951 par un jury constitué de critiques, d’exploitants et d’anciens lauréats. Il récompense «?un réalisateur français distingué pour son indépendance d’esprit et son originalité de style?». Le jury est particulièrement sensible à la portée sociale et humaine de la réalisation. Le prix Jean Vigo a notamment couronné Trop de bonheur de Cédric Kahn, Nuit et brouillard d’Alain Resnais, L’enfance nue de Maurice Pialat, La jetée de Chris Marker, À bout de souffle de Jean-Luc Godard et Le beau Serge de Claude Chabrol.