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Bolivie - Au total, les incidents ont fait huit blessés Flambée sporadique de violence lors d’un référendum sur l’autonomie à Santa Cruz

Des affrontements ont éclaté hier en Bolivie, où un référendum d’autonomie lancé par la région de Santa Cruz, la plus riche du pays, a provoqué une flambée sporadique de violence. Les fidèles d’Evo Morales, le premier président amérindien de l’histoire de la nation, ont tenté de perturber le scrutin, considéré comme illégal par le gouvernement, qui dénonce la volonté « séparatiste » de cette province de l’est. Dans la banlieue misérable de Santa Cruz, la capitale régionale, des communautés indigènes, fidèles à M. Morales, ont échangé des coups de bâton et des jets de pierres avec des partisans de l’autonomie. Des urnes et des bulletins de vote ont été brûlés par des manifestants qui ont tenté de prendre d’assaut un collège, où se déroulait le vote, avant d’être refoulés par des habitants. « Ce référendum a été fomenté par les patrons pour nous voler nos ressources et les offrir aux multinationales étrangères », a déclaré à AFP Luis Flores, un artisan de 40 ans, qui soutient le Mouvement vers le socialisme (MAS), le parti présidentiel. Des barrages routiers ont été dressés à l’aube pour entraver l’acheminement des urnes à San Julian et Yapacani, des poches de pauvreté, à une centaine de kilomètres au nord de Santa Cruz. Des fonctionnaires électoraux y ont été reçus par des coups de poing et des urnes ont été détruites à San Julian, selon des images diffusées par la télévision locale. Au total, les incidents ont fait huit blessés, ont indiqué des médias locaux, citant les autorités. En dissidence avec les autorités, la Cour électorale de Santa Cruz, qui organise le scrutin, a minimisé les incidents, estimant qu’il s’agissait « d’actes isolés » « Nous sommes satisfaits de la journée électorale. Près de 97 % des bureaux de vote ont fonctionné normalement », a affirmé à l’AFP son vice-président Jose Ernesto Zambrana. Près d’un million d’électeurs étaient appelés aux urnes dans la région, qui revendique le droit de gérer ses ressources et de créer sa propre force de police. Le scrutin revêt un caractère conflictuel car la région rebelle concentre la majeure partie des gisements gaziers, principale richesse de ce pays de neuf millions d’habitants, le plus pauvre d’Amérique du Sud. Cette crise attise la fracture entre la communauté indigène issue des montagnes de l’Ouest et la population des plaines agricoles de l’Est, pour la plupart d’origine européenne ou métisse. Plusieurs centaines de policiers nationaux ont été envoyés en renfort à Santa Cruz, où la sécurité des bureaux de vote était assurée par un millier d’agents municipaux désarmés. Les premiers résultats étaient attendus environ deux heures après la fermeture du scrutin. Le pouvoir central refuse d’attribuer la moindre valeur juridique au scrutin, dont l’issue ne semble faire aucun doute, les sondages prédisant plus de 70 % de voix en faveur du « oui ». Fer de lance de l’opposition libérale, la région, dominée par les grands propriétaires terriens, conteste la nouvelle Constitution défendue par M. Morales, qui prévoit une redistribution de la manne gazière et des terres. Le gouverneur de la région, Ruben Costas, a prédit samedi la « refondation d’une nouvelle Bolivie », exhortant ses habitants à ne « pas céder à la provocation ». L’enjeu du vote est d’importance, d’autant que le mouvement de contestation fait tache d’huile dans trois autres régions prospères, qui ont mis sur les rails un référendum similaire pour juin.
Des affrontements ont éclaté hier en Bolivie, où un référendum d’autonomie lancé par la région de Santa Cruz, la plus riche du pays, a provoqué une flambée sporadique de violence.
Les fidèles d’Evo Morales, le premier président amérindien de l’histoire de la nation, ont tenté de perturber le scrutin, considéré comme illégal par le gouvernement, qui dénonce la...