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Actualités - CHRONOLOGIE

Un peu plus de... Les ovnis musicaux

Dans la grande famille des musiciens, je choisis… les ovnis, les « originaux », les déjantés, les marginaux, bref tous ceux qui sont différents. Il n’y a rien de plus sympathique qu’un chanteur complètement décalé et surtout il n’y a rien de plus destressant. Parce que, finalement, c’est quoi l’art ? Si ce n’est une grande pièce de théâtre où rien ne serait vraiment vrai. Une espèce de grande farce où chacun tiendrait un rôle. Un grand show où les artistes qui s’épanchent, se confient et larmoient à l’écran n’auraient pas leur place, parce que c’est pas bon pour le moral. Y a des jours où l’on a envie de décompresser et quand on tombe sur Philippe Katerine en collant rose, les Daft Punk toujours masqués ou Sébastien Tellier complètement allumé, on sourit. C’est bon comme un bon film con quand on est déprimé, une cuillère de Nutella à 3 heures du matin, une virée shopping en période de soldes et qu’on a perdu 4 kilos ou un fou rire pris lors d’une situation crispante. Ça soulage. Alors on aime Katerine qui déconne sur les plateaux télé, collectionne les excréments et chante V.I.P. moulé dans un body fluo. On aime Tellier, fier comme un coq de représenter la France à l’Eurovision en n’en ayant rien à cirer de la polémique autour de sa candidature. On aime Gonzales et son nouvel album. On aime les deux foutraques de Gnarls Barkley habillés en mariés à l’occasion de la sortie de leur deuxième opus. On aime Camille et son Music Hole fort d’expérimentations sonores. Pourtant plein de gens détestent Camille, son regard halluciné et son attitude atypique, mais elle est talentueuse et drôle à la fois, et ça, ça fait du bien. On aime Julien Doré dont le premier album, Ersatz, sort le 16 juin prochain et qui, au lieu de se fondre dans le moule aseptisé d’un gagnant de télécrochet, a préféré s’entourer d’Arno, de Christophe ou de Cocoon… quitte à ne pas fédérer tous ceux qui ont suivi son ascension. L’ambition de Julien Doré était de « détourner la société de spectacle » et il a réussi, parole de barrette. Il a d’ailleurs raconté récemment comment, lorsque le magazine Gala lui a demandé des photos de lui enfant, il en avait fourni des fausses. Jolie entourloupe, que le tatoué D’Ormesson a l’habitude de faire. Un ovni qui a séduit les téléspectateurs l’année dernière et surtout les téléspectatrices qui ont craqué sur ses jeans moulants et son air de chien battu… On aime quand les Daft Punk arrivent casqués et qu’on ne sait toujours pas, depuis dix ans, à quoi ils ressemblent. On aime quand Murat s’énerve, quand Julie Depardieu atterrit de temps en temps sur notre planète (elle est bien plus drôle que son frère). On aime les Scissor Sisters, on aime Beith Dito des Gossip, on aime Mika et leurs univers hors normes. On aime tous ces gens qui nous permettent de sortir de temps en temps de notre système solaire. De voir, d’écouter et d’apprécier autre chose. On aime ça quand, l’espace d’une soirée, on embarque sur le vaisseau spatial de Sébastien Tellier pour suivre ses cours sur la sexualité. On aime ces moments-là parce qu’ils sont rares. Parce que voir Laurence Boccolini pleurer sur un plateau ça nous renvoie à nos galères. Parce que Guillaume Depardieu, haineux à l’égard de son père et du monde entier, ça nous gonfle et surtout ça ne nous intéresse pas. On aime plutôt Amy Winehouse, rock star comme on n’en fait plus, recevoir ses Grammy Awards au beau milieu de sa cure de désintoxication. On aime tout ce beau monde parce que. Tout simplement parce que. Par médéa azouri habib
Dans la grande famille des musiciens, je choisis… les ovnis, les « originaux », les déjantés, les marginaux, bref tous ceux qui sont différents. Il n’y a rien de plus sympathique qu’un chanteur complètement décalé et surtout il n’y a rien de plus destressant. Parce que, finalement, c’est quoi l’art ? Si ce n’est une grande pièce de théâtre où rien ne serait...