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Actualités - CHRONOLOGIE

Georges Moustaki : « J’ai le goût du paradoxe »

Son nouvel album s’intitule Solitaire alors que plusieurs invités, dont Cali ou Vincent Delerm, y ont participé : ce paradoxe illustre la personnalité de Georges Moustaki, solitaire très sociable, séducteur féministe et dilettante appliqué. « Le paradoxe ne me paraît pas paradoxal ! Ce n’est pas que je le cultive, c’est que la vie n’est pas tranchée à parts égales », explique à l’AFP le chanteur, dont l’album sortira le 5 mai, deux jours après son 74e anniversaire. Sur douze chansons, cinq sont des duos, avec Cali, Vincent Delerm, la chanteuse de jazz américaine Stacey Kent et, pour deux d’entre eux, avec China Forbes, du groupe américain et francophile Pink Martini. « J’ai fait des duos bien avant la mode, alors j’étais presque réticent à cette idée, puisque tout le monde en fait maintenant. Mais là, je crois avoir trouvé des angles très différents de tout ce que j’ai entendu. » explique Moustaki, qui présentera son album sur scène les 5 et 9 mai à l’Olympia. Avec Delerm, dont il dit qu’il a « appris à l’aimer alors (qu’il) n’adhérait pas du tout à sa voix », il chante Une fille à bicyclette, ode aux beautés qui sillonnent Paris juchées sur leur Vélib’. « Ça m’a valu une lettre de remerciements de M. Delanoë », sourit-il, alors que cette chanson se clôt elle-même par « Merci M. Bertrand ! » La rencontre avec Cali s’est faite autour de la politique puisqu’elle date du printemps 2007 et d’un concert de soutien à Ségolène Royal. Le Perpignanais voulait interpréter une ancienne chanson de Moustaki, Sans la nommer, qui parle de la « révolution permanente » comme d’une jolie fille. « Cali la tient pour un véritable hymne à une révolution idéale », glisse le créateur du Métèque, dont la barbe de pâtre grec a blanchi mais dont les yeux sont toujours aussi bleus. Il a adapté un morceau de Chico Buarque pour son duo avec Stacey Kent et reprend deux de ses anciennes chansons avec China Forbes, Ma solitude (créée en 1967 par Serge Reggiani) et Donne du rhum à ton homme. Solitaire a été réalisée par un autre invité de talent, le violoncelliste Vincent Ségal, moitié du duo Bumcello et collaborateur habituel de Moustaki. Il a conservé un rendu acoustique proche des maquettes que Moustaki lui avait envoyées : « Il a eu le talent de les enrichir sans les dénaturer. Ses arrangements sont plus proches de l’origine des chansons que dans tous mes autres albums. » Comme souvent chez Moustaki, la nostalgie est un sentiment très présent dans Solitaire. C’est le cas de la première chanson, Le temps de nos guitares, où il rend hommage avec chaleur et humour à ses « amis, maîtres et disciples », parmi lesquels Brassens, Gainsbourg, Bob Dylan, Henri Salvador ou Maxime le Forestier. De même, Sorellina est consacrée à la relation pleine de tendresse qui l’unit à l’une de ses sœurs. La jeune fille, elle, est rédigée du point de vue d’une ado révoltée, illustrant la sensibilité féminine dont sait faire preuve Moustaki, qui écrivit pour Édith Piaf ou Barbara. « Je connais une jeune fille qui fait une thèse sur la présence féminine dans mes chansons », souligne-t-il, en niant avoir jamais été un « séducteur », malgré la réputation de gigolo qui lui collait aux basques au moment de son idylle avec Piaf : « Celui qui se dit séducteur se trompe, il est séduit plutôt que séducteur. Ce sont les femmes qui décident de se laisser séduire. » Paul RICARD (AFP)
Son nouvel album s’intitule Solitaire alors que plusieurs invités, dont Cali ou Vincent Delerm, y ont participé : ce paradoxe illustre la personnalité de Georges Moustaki, solitaire très sociable, séducteur féministe et dilettante appliqué.
« Le paradoxe ne me paraît pas paradoxal ! Ce n’est pas que je le cultive, c’est que la vie n’est pas tranchée à parts...