Rechercher
Rechercher

Actualités

7e ART - Un documentaire qui donne la parole à la majorité silencieuse Les petites guerres de Rania Stephan

Huit rencontres ; huit témoignages au milieu du chaos de la ville ; c’est le scénario de « Liban/Guerre », le documentaire de Rania Stephan. Alors que le pays est dans la tourmente en 2006, munie de sa caméra, la réalisatrice a choisi de faire parler des Libanais de la majorité silencieuse. En recueillant ainsi des images et des paroles d’un échantillonnage de personnes prises au hasard, elle a réussi à illustrer un autre visage du vécu de la guerre. Après des études de cinéma en Australie et à Paris, des réalisations de vidéos et de documentaires de création, Rania Stephan revient dans son Liban natal pour retrouver un pays en pleine tourmente. « Ma seule manière de me positionner face à la guerre qui faisait rage était de témoigner, confie-t-elle. Il me fallait comprendre comment les Libanais continuaient à vivre et à travailler en affrontant toutes les difficultés. La guerre n’est pas une simple histoire de statistiques, mais celle d’êtres qui ont un visage, un nom. » Caméra au poing, la cinéaste va parcourir les différents quartiers à la recherche de ces personnes simples et modestes qui subissent les épreuves sans jamais rien dire. Sans parti pris, le regard de la cinéaste est juste et sincère. « Je ne suis pas un reporter, dit-elle, mais une documentariste. D’ailleurs, j’ai évité toutes les images vues et revues dans la presse. Ma démarche tient du hasard et mon travail naît de l’imprévu. » Un balayeur au centre-ville, des enfants qui bavardent en rigolant, une femme qui parle de son deuil, des hommes qui dégagent les gravats, ou un sourd-muet ; autant de témoignages panachés et hauts en couleur. Si, à certains instants, le matériau semble trop brut c’est parce que la cinéaste l’a voulu ainsi. « Je n’ai rien voulu changer au montage, souligne-t-elle, parce que j’assume mes erreurs et mes faiblesses. Contrairement à mes œuvres précédentes qui sont élaborées, celui-ci ne l’est pas. Même les silences sont voulus. » Ce documentaire, qui a participé à plusieurs festivals, est l’addition de plusieurs œuvres, indépendantes l’une de l’autre. Il se présente également comme la traduction des petites guerres de chacun et la voix de ceux qui gardent le silence. Colette KHALAF
Huit rencontres ; huit témoignages au milieu du chaos de la ville ; c’est le scénario de « Liban/Guerre », le documentaire de Rania Stephan. Alors que le pays est dans la tourmente en 2006, munie de sa caméra, la réalisatrice a choisi de faire parler des Libanais de la majorité silencieuse. En recueillant ainsi des images et des paroles d’un échantillonnage de personnes...