Il n’en renonce pas pour autant à ce qu’il appelle son initiative, présentée comme béquille de la feuille de route arabe pour l’élection du général Michel Sleimane, assortie d’une déclaration commune d’intentions sur le gouvernement d’union, sur les quotas et sur la loi électorale. Selon Berry, un accord préalable sur ces points ne peut être considéré comme une marginalisation du rôle du président en puissance, ni une atteinte à ses...
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Une détente partielle floue et pratiquement limitée au cas Berry Philippe ABI-AKL
Par ABI AKL Philippe, le 24 avril 2008 à 00h00
Même le président de la Chambre le réalise : au bout de huit mois, la valse des reports devient grotesque. Il a donc, cette fois, laissé en suspens le rendez-vous de la présidentielle. D’autant que son appel à un dialogue préparatoire du 18 au 21 courant est tombé dans le vide. Ce qui est assez logique, du moment que ce vide, il en est l’un des promoteurs.
Il n’en renonce pas pour autant à ce qu’il appelle son initiative, présentée comme béquille de la feuille de route arabe pour l’élection du général Michel Sleimane, assortie d’une déclaration commune d’intentions sur le gouvernement d’union, sur les quotas et sur la loi électorale. Selon Berry, un accord préalable sur ces points ne peut être considéré comme une marginalisation du rôle du président en puissance, ni une atteinte à ses prérogatives. Un point de vue discutable dans la mesure où la Constitution réserve au président le droit inaliénable de refuser une formule ministérielle quelconque et de n’être ligoté par aucune condition préalable.
Mais, pour le moment, un pan du tableau politique local s’affiche à la détente. Un pan seulement, car il se limite à Berry et à la rencontre positive de franches explications qu’il a eue, place de l’Étoile, avec Joumblatt.
Les amalistes s’en frottent les mains en espérant que le leader de la Montagne parviendra à entraîner la majorité dans son sillage, en direction de ce projet de dialogue présenté par Berry qu’il approuve pour sa part.
D’autres opposants, plus radicaux, se disent également contents. Pour des raisons radicalement, c’est le mot, différentes. Car à leurs yeux, en se rapprochant de Berry, pilier du 8 Mars, Joumblatt s’éloigne du 14 Mars, signe d’une division accentuée des rangs indépendantistes. À les en croire, et ils ont l’air de ne pas lire les déclarations régulières de Joumblatt dans al-Anba’, ce dernier se confine dans un mutisme politique révélateur de ses différends avec les autres pôles du 14 Mars. Ils affirment également que ces derniers temps, il aurait adressé plus d’un message positif à divers cadres opposants pour répéter qu’il faut rétablir les ponts et le dialogue.
Constance
Ce qui ne veut pas dire, remarquons-le, qu’il change de veste. Les autres indépendantistes se disent également, et depuis toujours, favorables aux échanges. À la double condition de savoir avec qui parler et de quoi, vu que l’opposition est divisée. Et de ne pas négocier les constantes nationales intangibles.
D’ailleurs, les berryistes le reconnaissent : dans ses entretiens avec leur chef, Joumblatt a mis fortement l’accent sur la priorité de la présidentielle. Ils ajoutent que le président de la Chambre est lui aussi d’avis que le vide institutionnel devient par trop dangereux et préjudiciable et qu’il faut y mettre un terme dans les meilleurs délais. Avouant ainsi par là, indirectement, que s’il y a des divergences intestines, c’est plutôt du côté des opposants qu’il faut les chercher. Car, pour tout dire, ni le Hezbollah ni les aounistes ne voient d’inconvénient à ce que le prochain président ne soit élu qu’après les prochaines législatives par une Chambre qu’ils auraient sous leur coupe, avec inversion des rôles entre la majorité et la minorité parlementaires actuelles.
Un député loyaliste note à ce propos que les alliés régionaux des contestataires, Syrie en tête, ne veulent pas d’une présidentielle libanaise rapprochée. À preuve, les déclarations de Moallem ou les indications-pronostics de la presse du régime syrien, pour qui le statu quo au Liban va perdurer jusqu’au changement d’administration en Amérique.
On peut se demander dès lors, poursuit ce député, si la soi-disant initiative Berry n’est pas autre chose qu’une manœuvre téléguidée de diversion et d’atermoiement. Une intox habile, pour faire croire que la Syrie se tient de côté et laisse les Libanais s’expliquer librement entre eux.
Anecdote
Dans la petite histoire des petites guerres entre amis, on relève les reproches précédemment adressés à Berry parce qu’il avait pris le pli d’annoncer le report d’une séance électorale bien avant la date fixée, sans attendre de constater de visu et de facto le défaut de quorum. Ce serait là l’une des raisons qui l’auraient poussé, cette fois, à ne pas annoncer le prochain rendez-vous de la présidentielle.
Retour au dialogue. Les loyalistes réitèrent leur attachement à ce principe, mais soulignent que la présidentielle devrait avoir lieu d’abord pour que la table ronde soit dirigée par le président-arbitre et non par une personnalité qui est partie prenante au conflit. Une personnalité qui, de plus, ne peut manifestement pas parler au nom de l’ensemble du front opposant. Car ni le Hezbollah ni Aoun ne se rallient franchement à l’initiative Berry. Le chef du CPL allant jusqu’à faire savoir qu’il se contenterait de déléguer un simple observateur au dialogue que son partenaire opposant initierait place de l’Étoile. En ajoutant, pour faire bonne mesure, que c’est lui-même, et non Berry, qui est mandaté pour négocier au nom de l’opposition.
« Avant de nous demander de nous prononcer sur votre démarche, dites-nous donc ce qu’en pensent vos propres amis », lancent les loyalistes à Berry. Une mise en doute qui s’explique par le fait qu’après la tournée du député amaliste Ali Hassan Khalil auprès du Hezb, de Aoun, de Karamé et de Frangié, rien n’a filtré de ce qui lui a été dit. Alors que si ces pôles opposants avaient approuvé clairement la nouvelle opération de charme du président de la Chambre, ses proches l’auraient crié sur les toits.
Les loyalistes ajoutent, et cet élément est crucial, qu’à part Berry, on n’entend plus du côté des prosyriens et de leurs alliés que des récriminations au sujet de Michel Sleimane, que l’opposition, sans encore le déclarer ouvertement, ne considère plus comme un candidat de consensus. Skaff l’a d’ailleurs redit, après le crime de Zahlé, en emboîtant le pas à Wahhab comme à Frangié.
Même le président de la Chambre le réalise : au bout de huit mois, la valse des reports devient grotesque. Il a donc, cette fois, laissé en suspens le rendez-vous de la présidentielle. D’autant que son appel à un dialogue préparatoire du 18 au 21 courant est tombé dans le vide. Ce qui est assez logique, du moment que ce vide, il en est l’un des promoteurs.
Il n’en renonce pas pour autant à ce qu’il appelle son initiative, présentée comme béquille de la feuille de route arabe pour l’élection du général Michel Sleimane, assortie d’une déclaration commune d’intentions sur le gouvernement d’union, sur les quotas et sur la loi électorale. Selon Berry, un accord préalable sur ces points ne peut être considéré comme une marginalisation du rôle du président en puissance, ni une atteinte à ses...
Il n’en renonce pas pour autant à ce qu’il appelle son initiative, présentée comme béquille de la feuille de route arabe pour l’élection du général Michel Sleimane, assortie d’une déclaration commune d’intentions sur le gouvernement d’union, sur les quotas et sur la loi électorale. Selon Berry, un accord préalable sur ces points ne peut être considéré comme une marginalisation du rôle du président en puissance, ni une atteinte à ses...