L’un des films les plus intrigants de la compétition : « Waltz with Bashir » de l’Israélien Ari Folman, un documentaire qui se déroule au moment des massacres de Sabra et Chatila Le 61e Festival de Cannes abat ses cartes : Wenders, Eastwood, Allen...

Après avoir fait durer le suspense, les organisateurs du Festival de Cannes ont dévoilé hier les films en compétition pour la 61e édition (14-25 mai) qui accueillera de prestigieux réalisateurs tels Clint Eastwood, Wim Wenders ou Steven Soderbergh. Deux films très attendus seront présentés hors compétition : Vicky Cristina Barcelona tourné en Espagne par Woody Allen avec Penélope Cruz, Scarlett Johansson et Javier Bardem, mais aussi Indiana Jones IV de Steven Spielberg, où un Harrison Ford sexagénaire revient en archéologue aventurier. Après un étincelant casting nord-américain en 2007 – Quentin Tarantino, Gus Van Sant, James Gray, les frères Coen... –, la compétition compte cette année Charlie Kaufman, talentueux scénariste passé à la réalisation avec Synecdoche New York  où il dirige Philip Seymour Hoffman. Deux autres cinéastes américains de renom sont à l’affiche : Clint Eastwood avec Changeling, un thriller où Angelina Jolie campe la mère d’un petit garçon kidnappé, ainsi que Steven Soderbergh, lauréat de la palme d’or en 1989 avec Sexe, mensonges et vidéo qui présentera Che, un film de quatre heures où Benicio Del Toro incarne le guérillero Ernesto Guevara. D’autres habitués de la Croisette seront également là. Le Canadien d’origine arménienne Atom Egoyan (Grand prix du jury avec De beaux lendemains en 1997) montrera Adoration, tandis que l’Allemand Wim Wenders (palme d’or en 1984 avec Paris Texas) présentera The Palermo Shooting, une romance entre un homme d’âge mûr campé par Dennis Hopper et une jeune Sicilienne. Déjà lauréats de la palme d’or en 1999 et 2005, les Belges Luc et Jean-Pierre Dardenne sont de retour avec Le silence de Lorna, dont l’héroïne tente de couper les ponts avec le milieu du banditisme. Côté français, on trouve Un conte de Noël d’Arnaud Desplechin – déjà en lice pour la palme en 1992, 1996 et 2000 – et La frontière de l’aube, où le cinéaste Philippe Garrel, nouveau venu à Cannes, dirige son fils Louis. Un troisième réalisateur français sera bientôt annoncé, complétant la liste des 20 films en compétition. Absente l’an dernier, l’Italie a deux jeunes cinéastes dans la course : Matteo Garrone avec Gomorra et Paolo Sorrentino qui brosse le portrait de l’homme politique italien Giulio Andreotti dans Il Divo. Après avoir décroché le Grand Prix du jury avec Uzak en 2003, le Turc Nuri Bilge Ceylan revient avec Les trois singes, tandis que le Philippin Brillante Mendoza présentera Serbis. L’Amérique latine est, quant à elle, présente en force, avec le Brésilien Walter Salles, qui cosigne avec Daniela Thomas Linha de Passe et deux jeunes Argentins déjà venus sur la Croisette : Lucrecia Martel (La femme sans tête) et Pablo Trapero (Leonera). L’un des films les plus intrigants de la compétition, Waltz with Bashir de l’Israélien Ari Folman est un « documentaire d’animation » qui se déroule à Beyrouth-Ouest au moment des massacres de Sabra et Chatila en 1982. D’Asie, on verra My Magic du Singapourien Éric Khoo, une tragédie où un magicien alcoolique tente de se rapprocher de son fils et 24 City du Chinois Jia Zhangke. Le jury présidé par le comédien et cinéaste Sean Penn comprendra les acteurs Sergio Castellitto, Natalie Portman, Alexandra Maria Lara et les réalisateurs Alfonso Cuaron, Apichatpong Weerasethakul et Rachid Bouchareb. Deux femmes les rejoindront bientôt.