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Actualités - CHRONOLOGIE

FESTIVAL BIPOD - Folkwang Tanzstudio et Henrietta Horn ont présenté « Solo » et « Autfauscher » au Madina Rigueur formelle et liberté spirituelle

Œuvres maîtresses de la chorégraphe allemande Henrietta Horn, les deux performances qui ont été présentées au Madina traduisent l’esprit à la fois rigoureux et libre de cette artiste en quête constante de nouvelles formes d’expression. Vingt-cinq minutes pour Solo et 42 minutes pour Autfausher ont suffi au public libanais, venu très nombreux, pour comprendre l’univers d’Henrietta Horn. Cette artiste, qui a été acclamée sur les scènes du monde entier pour ces deux œuvres, est l’une des figures de proue de la danse allemande. Codirectrice artistique (avec Pina Bausch) du Folkwang Tanzstudio, à Essen, depuis 1999, la danseuse et chorégraphe avait fait ses débuts dans le milieu du sport. Tout en perpétuant la tradition du théâtre dansé, elle a par la suite développé une théorie sur le travail du corps, instaurant ainsi un langage corporel très original, caractérisé par une rigueur formelle et une utilisation virtuose de l’espace et du rythme. Sur les planches du Madina, face à une chaise et une table de couleur verte, tout comme son habit de scène, Henrietta Horn a réussi à exprimer la solitude des êtres dans le monde moderne. En établissant un dialogue pénible fait de déchirements avec ces objets inanimés, elle leur donne une âme, vendant presque la sienne. Comment percevoir les mouvements, décoder les gestes ? Articuler et désarticuler les mouvements au besoin ? Au moyen des jeux de lumière (ombre et clarté) et d’une musique panachée (électronique et ethnique), tellement essentielle dans l’œuvre, la chorégraphe allemande délimite son territoire. Quoique sombre et voilée par la douleur, la performance magnifique a pu toucher le public présent, qui a perçu le message à travers un rythme épuré jusqu’au dénuement. « Un danseur de scène doit avoir conscience de ce qu’il fait, comment il le fait et quel message il transmet au spectateur », a dit un jour Henrietta Horn. Même style, même expression, mais différentes figures pour le second spectacle qui devait durer une quarantaine de minutes. Les dix danseurs de la compagnie Folkwang Tanzstudio (cinq hommes et cinq femmes) qui évoluent sur scène illustrent, dans leurs silences, leurs chuchotements et le bruissement des maracas, les comportements de l’homme dans la société. Attractions et rejets, amours et désamours, duels et conflits, autant de tableaux dynamiques qui se superposent tour à tour dans un vacarme joyeux et des chahuts affolants. Battements de pieds, claquements de mains, mais également mouvements respiratoires accélérés pour ces danseurs, lancés sur les planches dans une rythmique énergisante. Pour la chorégraphe, les respirations par le ventre et la poitrine sont essentielles. Elles deviennent instinctives jusqu’à ce que le danseur prenne conscience du mouvement et du corps. Une gymnastique corporelle et spirituelle que le public du Madina a généreusement ovationnée. Colette KHALAF
Œuvres maîtresses de la chorégraphe allemande Henrietta Horn, les deux performances qui ont été présentées au Madina traduisent l’esprit à la fois rigoureux et libre de cette artiste en quête constante de nouvelles formes d’expression.
Vingt-cinq minutes pour Solo et 42 minutes pour Autfausher ont suffi au public libanais, venu très nombreux, pour comprendre l’univers...