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Actualités - CHRONOLOGIE

SPECTACLE - Au théâtre Tournesol les 24 et 25 avril Jalila Baccar et Fadel Jaïbi avec «Khamsoun» à Beyrouth

«Après Paris et Tokyo, “Khamsoun” à Beyrouth !!», indique (assez fièrement) le mail envoyé par l’association Shams. «Khamsoun» ou «Corps otages» (titre français) est en effet une création du duo mythique tunisien, Jalila Baccar (dramaturge et actrice) et Fadel Jaïbi (metteur en scène). Cette pièce, qui a fait beaucoup parler d’elle (tant à cause de ses déboires avec la censure que pour ses thèmes hardis et provocateurs), se trouve donc à l’affiche du théâtre Tournesol demain jeudi 24 et vendredi 25 avril, à 20h30*. Khamsoun, qui traite du thème des conflits qui traversent la société tunisienne après cinquante ans d’indépendance (extrémisme religieux, terrorisme, conflits de générations, dérive politique sécuritaire... ), n’a donc pas plu aux autorités tunisiennes. La commission d’orientation du ministère tunisien de la Culture, qui contrôle la distribution de la production théâtrale dans les salles tunisiennes, a refusé de délivrer le visa à cette pièce, exigeant l’élimination de toutes les dates, de tous les noms de personnages et de lieux, d’évacuer tous les textes coraniques et d’effacer toute référence à l’histoire du pays. Les Tunisiens n’ont cependant pas été privés longtemps de ce spectacle qui a été donné en juin 2006 au théâtre de l’Odéon à Paris. Ironie de l’histoire, cette création a été la première œuvre théâtrale à être présentée en arabe dans les chroniques de cet espace à vocation européenne et internationale. « C’est sans doute la première fois que l’on entend de l’arabe à l’Odéon et des youyous à l’heure des bravos », ont commenté les journalistes. La pièce (servie par de grands interprètes, Jalila Baccar, Fatma ben Saidane, Jamel Madanni, Moëz M’rabet, Besma el-Euchi) a finalement été présentée en février 2007 à Tunis. Non sans la mobilisation des artistes et intellectuels du pays… Khamsoun débute avec l’histoire d’une jeune fille originaire d’une famille laïque, qui émigre en France pour y poursuivre son éducation. Elle commence à avoir des idées religieuses extrémistes après les attentats du 11-Septembre, l’invasion de l’Irak et le déclenchement de la seconde intifada palestinienne. À son retour en Tunisie, elle se trouve mêlée au cas d’un ami professeur. Elle décide de se faire exploser dans la cour de l’école, provoquant une grande confusion dans le pays… Rappelons qu’en Tunisie, seul le théâtre est soumis à une censure préalable réglementée par un texte légal. Un visa de représentation publique est requis pour toute production. Il est délivré par la commission nationale d’orientation relevant du ministère de la Culture et où siègent des représentants des ministères de l’Intérieur, des Affaires religieuses et de la Culture. Cette commission exerce deux niveaux de censure : l’une directe et qui consiste à refuser de délivrer le visa de représentation ; la seconde, à travers une situation de quasi-monopole du réseau de distribution. La commission peut s’abstenir d’accorder l’autorisation de distribution dans les salles publiques, même si elle a accordé le visa. Cette dernière mesure, plus vicieuse, est une forme de condamnation de l’œuvre à ne pas être représentée, étant donné que l’État tunisien est le principal propriétaire des espaces culturels et, par conséquent, le principal acheteur de ces productions. * Avenue Sami el-Solh, rond-point Tayyouné. Information et réservation aux 01/381290 – 03/035298.
«Après Paris et Tokyo, “Khamsoun” à Beyrouth !!», indique (assez fièrement) le mail envoyé par l’association Shams. «Khamsoun» ou «Corps otages» (titre français) est en effet une création du duo mythique tunisien, Jalila Baccar (dramaturge et actrice) et Fadel Jaïbi (metteur en scène). Cette pièce, qui a fait beaucoup parler d’elle (tant à cause de ses déboires...