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Actualités - CHRONOLOGIE

VIENT DE PARAÎTRE L’Orient entre histoire, actualité et romans…

Source d’inspiration et berceau de plus d’une civilisation millénaire, l’Orient continue d’alimenter l’encre des plumes, d’enflammer les imaginations et de nourrir les pages des romans les plus divers, des plus conventionnels aux plus surprenants... Pour cette région embrasée, pour cette terre de feu, d’amour et de sang, les écrivains puisent, à profusion et avec une verve intarissable, dans les éléments les plus tourmentés ou les plus pittoresques, touchés par la grâce de Dieu et tentés par les machinations du diable… Pour traduire et faire vivre la grande et la petite histoire, sans jamais oublier une réalité et une actualité poignantes et conflictuelles, des livres de tous bords, tous calibres confondus. Furtif regard sur les dernières parutions romanesques où se profilent, en des horizons lointains ou proches, aux couleurs rougeoyantes ou paisibles, personnages attachants et causes agitées, sur fond de turbulents remous sociaux… «?Le livre de Saladin?» de Tariq Ali Un monarque redoutable et une cour licencieuse et intrigante… Traduit de l’anglais par Diane Meur, Le livre de Saladin de Tariq Ali (édition Sabine Wespieser, 537 pages) retrace la fastueuse épopée du sultan du Caire et de Damas, Salaheddine, qui décide de déloger les croisés de Jérusalem… Pour chroniqueur historique de l’époque (aux alentours de 1187), il y a le profil et la plume de l’érudit juif Ibn Yakoub. Par-delà ce rapport tumultueux sur la reconquête de la Ville sainte, il y a surtout le portrait d’un monarque imposant et redoutable. Et aussi les souvenirs d’enfance d’un jeune Kurde qui marquera l’univers par ses triomphes éclatants. Tout en soulignant, en toute élégante discrétion, les secrets d’une cour éblouissante avec des plaisirs défendus facilement transgressés pour les plus raffinées des voluptés… Telle la sultane Jamila, qui s’habille en homme dans un harem aux froufrous troublants… Secrets licencieux et rivalités politiques festonnent ce roman écrit avec un sens du détail historique, mais aussi beaucoup de féconde liberté d’imagination. Pour une image reconstituée et restaurée des événements qui ont marqué le Moyen Âge, ici la confrontation de la tradition arabe à la tradition chrétienne nous ramène, en toute subtilité, à des enjeux parfaitement contemporains… Deux destins entre gloire et exil… Une fois de plus, Occident et Orient se croisent… Dans un foisonnant roman qui ne s’éloigne guère de la période où chante la plume de Tariq Ali. À peine un demi-siècle en moins, voilà que la palpitante narration de L’aigle de Constantinople de Marina Dédéyan (Flammarion, 575 pages) fait vivre, dans une somptueuse fresque historique et un lyrisme accentué, la quête de deux princes de haut lignage, les cousins Andronic et Manuel Comnène. Destin plein de lumière et auréolé de la gloire du pouvoir pour Manuel, et la tragédie de l’exil et du rejet pour Andronic, pourtant deux êtres exceptionnels qui ont en commun la beauté, la hardiesse et l’ambition. Le sort en a décidé autrement pour un partage bien inégal…Mais des Carpates au Caucase, des rives du Jourdain à celles du Tigre, de Jérusalem à Damas, en passant par Bagdad, il y a ce rêve tenace?: conquérir la reine des cités, Constantinople… Quand le roman d’espionnage explique l’actualité… Un auteur au talent encore plus remarquable que celui de John le Carré?et certainement moins porté à l’érotisme facile de Gérard de Villiers ! On l’aura compris, il s’agit surtout de roman d’espionnage… Avec Edward Whittemore, sorti de Yale, nid d’espion, infiltré par la CIA au Moyen-Orient, le roman a des échos et des reflets troublants. Échos d’une réalité encore plus rocambolesque que la plus audacieuse des fictions. Quatrième volet du Quatuor (qui inclut Le code du Sinaï, Jérusalem au Poker et Ombres sur le Nil), voilà aujourd’hui Les murailles de Jéricho (éditions Ailleurs et Demain chez Robert Laffont, 403 pages, traduit de l’anglais par Jean-Daniel Brèque) d’Edward Whittemore. À noter toutes les connotations moyen-orientales ou régionales du conflit arabo-israélien à partir des titres mêmes?! Si les esprits naïfs croient à la science-fiction qu’ils se détrompent, car selon le préfacier de l’ouvrage, Gérard Klein, il s’agit «?surtout de la tall story des Anglo-Saxons, trop incroyable pour se réclamer du réalisme et trop logique pour procéder de l’onirique ou du fantastique?». Toujours est-il que le décor est planté au cœur du Moyen-Orient, en 1956. Né en Irak, Yossi, soldat israélien, est déclaré mort lors de la guerre du Sinaï. Après un détour par l’Argentine, il réapparaît à Damas, sous le nom de Halim. Homme d’affaires habile, il s’introduit dans les hautes sphères de la Syrie et devient le «?Coureur?», agent stratégique du Mossad, le service secret israélien. Entre-temps, auront défilé des événements capitaux et qui ont secoué le monde. De la création de l’OLP et du Fateh à Septembre noir, des attentats de Munich à la guerre du Kippour, l’aventure de Yossi/Halim se poursuit entre angoisse, suspense et mystère. Une histoire qui s’inspire de toute évidence de celle d’Élie Cohen, agent du Mossad dont les renseignements changèrent le cours de la guerre des Six-Jours en 1967. Confusion des sentiments et troubles du changement d’identité dans cette aventure qui semble démentielle, mais où «?l’orientalité?» du héros est indéniable. Une appartenance dont les racines jettent des ramifications profondes dans une terre âprement disputée…Un livre étourdissant d’érudition où conte savant et fable historique voisinent en toute brillante habileté. Le plus vénérable des patriarches… Toujours chez Flammarion, paraît Abraham, le messager d’Harân de René Guitton, 350 pages, mettant en pleine lumière la mythique figure du plus vénérable des patriarches. L’auteur, connaisseur passionné de l’Orient ancien et des religions, est détenteur du prix Montyon de l’Académie française, le prix Lyautey de l’Académie des sciences d’outre-mer et le prix Liberté pour son ouvrage??Si nous nous taisons… Aujourd’hui, avec cet opus, René Guitton écrit une œuvre où l’imaginaire s’inspire des traditions et des légendes. En substance, il confie?:?« J’ai voulu écrire le roman de l’un des plus éminents prophètes dont la vie, supposée commune aux trois religions monothéistes, est l’une des plus extraordinaires épopées romanesques de tous les temps, porteuse du premier souffle humaniste connu.?» Le lecteur est entraîné, à travers les tablettes d’argiles d’Élias et Eliezer, fils de Nemrod et fidèles scribes d’Abraham, vers des rives mythiques où d’Ur à Babylone, en touchant à la Terre sainte et les déserts d’Égypte et d’Arabie, se dévoile et se construit, par touches successives et subtiles, la personnalité du père des croyants. Saga familiale palestinienne sur trois générations… Dans le sillage d’une brûlante actualité, sans laisser de côté un passé douloureux et sanglant, le premier roman de Susan Abulhawa, Les matins de Jénine (Buchet Chastel, 422 pages, traduit de l’anglais par Michèle Valencia), est un brillant ouvrage sur l’amère réalité du conflit israélo-arabe. Un livre qui lève le voile, sans fausse honte ni pudeur, sur ce que les images du petit écran et les reportages ne disent pas?: l’enfance blessée, disséminée, partagée, malmenée. Et c’est Susan Abulhawa, une femme palestinienne ayant émigré aux États-Unis, qui s’insurge contre les horreurs des luttes interminables qui séparent et déchirent les êtres, les familles et tous ceux qui s’aiment. À travers la saga d’une famille palestinienne sur trois générations se déroule une histoire incroyable. Histoire d’enfants qui, de 1948, date de la naissance d’Israël, sont jetés dans des camps de réfugiés quand d’autres sont simplement enlevés…Ismaïl qui devient David, ignorant tout de ses origines avec la haine des Arabes au cœur…Sans parler de Youssef, marqué par l’injustice, la misère et, par conséquent, tenté par la folie du terrorisme. Il y a aussi Amal, la sœur qui vit le «?rêve américain?» tout en restant hantée par des parents disparus trop tôt et une Palestine aux images indélébiles…Un livre, de toute évidence jailli du cœur, qui a remporté en 2007 le Best Book Award dans la catégorie fiction historique. Edgar DAVIDIAN Livres en vente à la librairie al-Bourj.
Source d’inspiration et berceau de plus d’une civilisation millénaire, l’Orient continue d’alimenter l’encre des plumes, d’enflammer les imaginations et de nourrir les pages des romans les plus divers, des plus conventionnels aux plus surprenants... Pour cette région embrasée, pour cette terre de feu, d’amour et de sang, les écrivains puisent, à profusion et avec une...