Des solutions pour Gemmayzé Camille MOURANI

Il serait utile de rappeler quelques vérités concernant le quartier de Gemmayzé, et plus particulièrement la rue Gouraud, qui devraient être prises en considération dans tout règlement du différend. 1- Gemmayzé est un quartier résidentiel, certes. Le droit de ses habitants au calme, au sommeil et à la paix est une évidence indiscutable qui prime sur toute autre chose. 2- Ce sont les habitants de ce quartier qui ont été séduits par les prix alléchants et ont vendu leurs dépôts pour être transformés en pubs et restos. 3- Que le ministre du Tourisme ordonne la fermeture des pubs et restos dont les dossiers ne sont pas conformes aux normes établies par la loi est une chose plus que normale. Cela est aussi une évidence, dans un pays où l’application de la loi et l’instauration de l’ordre surtout sont négligées. 4- Que le secteur du tourisme puisse fonctionner encore, dans un pays où plus rien ne fonctionne, est quelque chose de considérable, qui devrait être encouragé par l’État, si État il y a. Entre une fermeture à 23 heures, qui rendrait les pubs de Gemmayzé infréquentables, ou une ouverture chaotique, qui empêcherait ses résidents de vivre en paix, des solutions pourraient être trouvées, à condition que les autorités concernées choisissent d’agir en entière responsabilité, tout en ne retenant pas les choix les plus faciles, et penser à quelque chose de plus intelligent. Voilà donc la solution que je propose?: Les pubs souhaitant ouvrir leurs portes tard dans la nuit devront se soumettre aux règles de l’insonorisation. Les voitures des noctambules seront garées dans la station Charles Hélou, après aménagement du second étage, pour en finir avec les histoires des voituriers. Les clients pourront se rendre à pied l’été, ou dans des bus par mauvais temps. La promenade calme des amis ou des amoureux dans un quartier?à caractère traditionnel serait très romantique ! D’ailleurs, nombreuses seraient les sociétés qui financeraient ces bus à travers des affiches de publicité. Quelques-uns existent déjà à Gemmayzé et au centre-ville. Économiquement, cela coûterait moins cher aux clients que de payer les voituriers et encouragerait le secteur publicitaire. Socialement, apprendre aux gens à réutiliser leurs pieds comme tout le monde, à garer leur voiture dans un parking public comme tout le monde, à ne plus dépendre des valets qui les chouchoutent en contrepartie d’un pourboire reviendrait à diminuer la forte dose de snobisme qui risque de faire exploser notre société. Le ministère de l’Intérieur s’engagerait à son tour à déployer les forces de l’ordre pour faire observer l’ordre et le calme. Pour cela, les gendarmes devraient être soumis à de sérieux entraînements, car très souvent ils sont, eux, source de forte pollution sonore. Ainsi, on aura préservé les droits des citoyens sans infliger encore des pertes au secteur de la restauration, qui résiste à la crise et à un camp dont le seul objectif est de fermer les restaurants ou de s’attaquer aux clients de ceux qui ouvrent encore. Article paru le mardi 22 avril 2008