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Actualités - CHRONOLOGIE

CONCERT - La pianiste allemande Gerlint Böttcher à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) Éclats passionnels pour un brio romantique

Un public bien peu nombreux à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) pour l’excellente prestation au clavier de l’Allemande Gerlint Böttcher dont le concert est organisé conjointement par le Kulturzentrum et le Conservatoire national supérieur de musique, ainsi que le cordial soutien de l’ambassade d’Allemagne au?Liban. Pour les feux de la rampe, robe longue fourreau bleu de nuit scintillante et dos nu pour une pianiste aux cheveux châtains clairs coupés court dont la virtuosité devant les touches du piano a littéralement séduit l’auditoire. Lauréate de nombreux prix et distinctions, Gerlint Böttcher, premier prix du concours de musique de chambre Isola di Capri, enseigne à l’école de musique Hanns Eisler de Berlin depuis 1997. Au menu, fastueux et à prédominance de partitions romantiques où brillent éclats passionnels et virtuosité romantique, des pages de Mendelssohn-Bartholdy, Vorisek, J.-S. Bach, Liszt et Chopin. Ouverture avec le splendide Rondo cappriccioso op 54 du brillant compositeur du Songe d’une nuit d’été. Grâce, charme, sens de la transparence et une certaine vivace légèreté dans ce rondo tout en volutes fraîches et vives dominé surtout par un espiègle esprit d’insaisissable fantaisie. Grande beauté sonore d’un opus d’une admirable élégance mélodique. Révélation au public d’un compositeur peu connu des mélomanes libanais, le Tchèque Jan Vaclav Vorisek. On l’écoute ici dans des Rhapsodies op 1 (n°1 en ut dièse mineur, n° 9 en sol mineur et n°10 en do majeur), œuvres débordantes de vitalité, mais empreintes aussi d’un esprit profondément romantique entre mélancolie et élans passionnels incontrôlables. Sur cette narration nourrie d’une sève sans nul doute folklorique plane un ton, une lumière, une couleur où Chopin est omniprésent… Du monde du cantor à celui des princes du clavier… Changement d’atmosphère avec l’architecture dentelée du cantor. Tout d’abord une somptueuse Sicilenne en sol mineur (tirée de la Sonate pour flûte BWV1031) de J.-S. Bach où les arches sonores retentissent comme une véritable prière. Prière qui s’intensifie avec le célèbre choral du «?Jésus que ma joie demeure?» de la Cantate BWV 147. Pour conclure l’univers de cette période humaniste de la Renaissance, voilà les accords grandioses et majestueux de l’Ouverture de la cantate Ratwahl BMW 29 de la Symphonie en ré majeur toujours du cantor. Sans entracte ni interruption, la pianiste Gerlint Böttcher passe du monde de celui qui vit le jour à Eisenach à celui des plus redoutables maîtres du clavier et enchaîne avec trois études magistrales (et d’une grande difficulté technique) de Frantz Liszt. Sous ses doigts ont jailli, dans un fabuleux et étincelant foisonnement de notes, l’Étude de concert en ré bémol majeur, l’Étude de Paganini en mi bémol majeur n°2 et l’Étude de concert la Ronde des lutins. Prince incontesté du piano et grand innovateur pour toutes les ressources et possibilités du clavier, Liszt n’est pas celui qui laisse un auditeur indifférent à son art… Gerlint Böttcher restitue avec éclat un grand pan du monde sonore de celui qui écrivait justement à sa maîtresse, la comtesse d’Agoult?: « Ma mission à moi sera d’avoir mis, avec quelque éclat, la poésie dans la musique de piano?»…Chromatismes torrentiels, accords incendiaires, grappes dorées de notes opalescentes, lyrisme enfiévré et ornementation outrancière pour cette narration aux doigtés en contorsions de haute voltige… Notamment cette époustouflante Ronde des lutins, incantatoire et magique comme le diabolique coup d’archet de Paganini, avec des lutins fous comme le vent…. Pour terminer, une des œuvres les plus puissantes et les plus dramatiques du plus poète des princes du clavier, le Scherzo n°2 en si bémol mineur de Frédéric Chopin. Poignantes interrogations et spleen aux vapeurs ténébreuses pour le pèlerin polonais qui aborde des rives à la fois sombres et lumineuses. Deux premières mesures qui donnent le ton grave et angoissé à cette narration déchaînée, d’une sensibilité exacerbée, brûlante comme une lave de volcan, frémissante d’exaltation, habitée par l’inquiétude, la tourmente, mais aussi par l’espoir, la rêverie, la méditation… Une longue ovation salue cette prestation, tout d’un trait, au-dessus de tout éloge. Précision, vélocité et qualité du toucher sont les atouts majeurs de cette performance où virtuosité, brio et bravoure ne sont pas de simples adjectifs. Un bis, ludique et enjoué, comme pour trancher avec la solennité des œuvres interprétées, pour un auditoire comblé, et l’artiste tire gracieusement sa révérence… Edgar DAVIDIAN
Un public bien peu nombreux à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) pour l’excellente prestation au clavier de l’Allemande Gerlint Böttcher dont le concert est organisé conjointement par le Kulturzentrum et le Conservatoire national supérieur de musique, ainsi que le cordial soutien de l’ambassade d’Allemagne au?Liban. Pour les feux de la rampe, robe longue fourreau bleu de...