Rechercher
Rechercher

Actualités

Le souverain pontife entame aujourd’hui un déplacement de six jours aux USA Mesures de sécurité exceptionnelles pour le premier voyage de Benoît XVI aux États-Unis New York, de notre correspondante aux Nations unies, Sylviane ZEHIL

La première visite pontificale du pape Benoît XVI, du 15 au 20 avril, se limitera à Washington et New York. Elle se fera sous la contrainte de mesures de sécurité aériennes, maritimes et terrestres exceptionnelles et considérablement complexes à la suite des menaces proférées par Oussama Ben Laden contre le chef de l’Église catholique. À son arrivée à Washington le 16 avril, le Saint-Père sera reçu à la Maison-Blanche. Ce jour-là, le pape fêtera ses 81 ans. Il s’adressera également à l’ensemble des évêques américains. Le 17 avril, le Saint-Père devrait célébrer sa première messe sur le sol américain, au National Baseball Stadium de Washington, avant de rencontrer des directeurs, professeurs et étudiants du monde de l’éducation catholique de tout le pays à la Catholic University of America de la capitale fédérale. Dans la soirée, il devrait participer à une rencontre interreligieuse au Centre culturel Jean-Paul II. L’intervention du pape à l’ONU est prévue pour le 18 avril dans la matinée, avant une rencontre œcuménique dans l’après-midi. Le même jour, il sera reçu à la synagogue Park East dirigée par un rescapé de la Shoah. Ce sera la première visite d’un pape à une synagogue aux États-Unis, note-t-on. Le 19 avril, anniversaire de son élection, Benoît XVI célébrera une messe dans la cathédrale Saint Patrick de New York. Après la messe, il bénira la foule dans sa papamobile tout au long de la 5e avenue jusqu’à la 70e rue. Il rencontrera également des jeunes et des séminaristes dans l’après-midi. Le lendemain matin, 20 avril, le Saint-Père visitera Ground Zero, l’emplacement des tours jumelles du World Trade Center, détruites lors de l’attentat du 11 septembre 2001. Il y exprimera sa « solidarité avec ceux qui ont vu les leurs mourir, et avec tous ceux qui souhaitent la fin de la violence et l’installation de la paix », a précisé l’archevêque Pietro Sambi, nonce apostolique du Vatican aux États-Unis. Dans l’après-midi du 20 avril, Benoît XVI célébrera une messe au célèbre Yankee Stadium de New York, avant de regagner Rome. Le Saint-Père logera à la résidence de l’archevêque Celestino Migliore, représentant du Vatican auprès de l’ONU, à la 72e rue, non loin de la 5e avenue. Le périmètre de la résidence sera transformé en véritable forteresse, et les riverains devront être escortés par des officiers de police pour rentrer chez eux. La visite aux Nations unies, un « événement » La visite papale au siège des Nations unies le 18 avril durera trois heures. Le Saint-Père devra prononcer, le vendredi à 11h, un discours très attendu à la tribune de l’Assemblée générale, qui sera ainsi le quatrième qu’aura prononcé un chef de l’Église catholique romaine. Le souverain pontife respectera ainsi la tradition inaugurée en 1965 par Paul VI. Le prédécesseur de Benoît XVI, Jean-Paul II, s’était rendu au siège des Nations unies en 1979 puis en 1995 pour le 40e anniversaire de l’institution. La visite pontificale coïncide aussi avec le premier anniversaire de la visite que le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a effectuée au Vatican, le 18 avril 2007, à l’occasion de laquelle il avait invité le pape à venir aux Nations unies. Pendant sa visite de trois heures au siège de l’ONU, le pape s’adressera au personnel de l’organisation internationale au cours d’une cérémonie distincte. Il s’entretiendra également, en tête à tête, avec le secrétaire général, et les présidents de l’Assemblée générale, Srgjan Kerim, et du Conseil de sécurité, Dumisani S. Kumalo, représentant de l’Afrique du Sud dont le pays assume la présidence du Conseil pour le mois d’avril. « Le secrétaire général se réjouit de rencontrer une nouvelle fois le pape et de poursuivre les discussions sur les questions d’intérêt commun comme la réduction de la pauvreté, les changements climatiques, le désarmement et le dialogue entre les civilisations », a indiqué, lors d’un point de presse, Marie Okabé, porte-parole de Ban Ki-moon. Le président de l’Assemblée générale a déclaré, lors d’une conférence de presse tenue au siège de l’ONU, que « la venue du pape est déjà en soi un événement spécial ». Il a précisé que Benoît XVI s’adressera à l’Assemblée générale sur des questions qu’il juge importantes d’un point de vue spirituel, et sur la promotion du dialogue entre les cultures et les religions. « La salle de l’Assemblée générale est incontestablement l’un des endroits du monde où ce genre de message est le bienvenu et nécessaire », a-t-il dit. Selon le président de l’Assemblée générale, cette visite revêt « plusieurs significations ». « Le pape est le leader religieux de plus d’un milliard de personnes », a-t-il souligné pour évoquer son « influence dans différents domaines, tels que le développement, les droits de l’homme, les activités humanitaires, la santé », autant de « missions essentielles dont s’occupent les Nations unies ». « Nous avons plus que jamais besoin d’un dialogue profond, articulé et clair entre les cultures et les religions, en particulier entre les chrétiens et les musulmans », a poursuivi M. Kerim, président de l’Assemblée générale, pour qui le contexte actuel donne un « poids particulier » à la visite papale. « Le dialogue entre les Églises et entre les dirigeants religieux jouera désormais un rôle très important dans le maintien de la paix et de la sécurité dans le monde », a-t-il estimé, insistant également sur le « rôle important » du Saint-Siège au sein de la communauté internationale. « L’Église est vivante ; l’Église est jeune » Lors de cette visite aux États-Unis, le Saint-Père abordera devant le clergé des États-Unis le scandale de la pédophilie et ses conséquences. Prié par L’Orient- Le Jour de dire si Benoît XVI est préoccupé par la fermeture d’un grand nombre d’églises à New York et aussi par la baisse du nombre de catholiques dans le monde, l’archevêque Celestino Migliore a noté que la fermeture des églises « est une question sérieuse et complexe qui est traitée par ceux qui en sont responsables ». En ce qui concerne le nombre de catholiques dans le monde, le représentant du Vatican a rappelé que « lorsque le pape a été élu, il a clamé haut et fort : “L’Église est vivante ; l’Église est jeune”. Nous connaissons son opinion sur les minorités créatrices. Nous n’avons pas honte du nombre. Nous n’avons pas de problème à découvrir que les nombres ne sont pas de grandes masses. Nous voulons avoir des minorités créatrices, de petits groupes. C’est ce que le pape est venu réaffirmer ».
La première visite pontificale du pape Benoît XVI, du 15 au 20 avril, se limitera à Washington et New York. Elle se fera sous la contrainte de mesures de sécurité aériennes, maritimes et terrestres exceptionnelles et considérablement complexes à la suite des menaces proférées par Oussama Ben Laden contre le chef de l’Église catholique.
À son arrivée à Washington le 16 avril, le...