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Actualités - OPINIONS

Les lecteurs ont voix au chapitre

Gemmayzé (suite) Un des rares secteurs qui continuent à fonctionner, dans ce pays où l’économie rend l’âme, est bien le secteur restauration et boîtes de nuit. Il génère des emplois, est rentable et est une des rares distractions et échappatoires qui subsistent aux Libanais. Après le centre-ville complètement déserté et paralysé, voilà que l’on s’attaque aux seuls quartiers où l’on oublie combien le pays est lamentable et agonisant. Certes, les habitants de ces quartiers se plaignent du bruit et de l’anarchie nocturne et, quelque part, ils ont bien raison. Mais beaucoup d’entre eux sont propriétaires de ces pubs et restos, et alléchés par les loyers faramineux qu’on leur proposait, ils ont cédé à la tentation et à l’appât du gain. Et ces quartiers ne sont presque plus résidentiels depuis, bureaux et divers commerces (dont les pubs et restaurants) s’y sont multipliés à une cadence ultrarapide. De gros investissements ont été faits. Et ces quartiers déshérités durant de longues années ont repris vie. Des rumeurs circulent que les dispositions prises récemment visent à favoriser d’autres quartiers de la capitale. Imposez des normes à ces lieux (insonorisation, permis d’exploitation, contrôle...), mais de grâce, le chômage et l’émigration galopent à vive allure. Faut-il exacerber encore plus ce phénomène ? Gracy FARROUHA Construire à tout-va… Un permis vient d’être accordé pour la construction d’un immeuble de neuf étages dans une impasse large de 5 mètres débouchant sur la rue Abdel Wahab el-Inglizi. Neuf étages, cela signifie, aussi, une vingtaine de voitures au moins à parquer et à leur assurer l’accès au garage à l’intersection des deux rues. Il s’agit d’une superficie de 358 mètres carrés qui ne saurait recevoir un tel nombre de véhicules. Où donc gareront les futurs habitants et les autres riverains, d’autant que l’entrée de l’impasse est bordée de deux restaurants, ce qui signifie encore plus de voitures et encore plus d’embouteillages dans une ruelle insuffisamment large pour permettre deux voies. La rue Abdel Wahab dessert les rues Monnot et Sodeco, ainsi que la rue de Damas ; elle comporte trois croisements et 10 rues perpendiculaires. On y trouve 22 restaurants, un hôtel de très haut standing et plus de 100 commerces. Autoriser une construction dans une ruelle reviendrait à fermer une artère importante de la capitale et à rendre infernale la vie de ses habitants. Il conviendrait donc de lui garder son cachet. Un groupe d’habitants du quartier L’indifférence face à la mort d’un enfant Je me dois d’avouer que j’ai été choqué de l’inconscience de nos médias qui ont passé l’accident du bus des Kafaat en rubrique supersecondaire. Les télévisions nous ont gavés, durant trois quarts d’heure des insipidités de nos politiciens, avant de relater l’accident du bus qui a coûté la vie à un jeune étudiant et a fait un certain nombre de blessés. N’importe quel média européen, américain ou asiatique aurait donné la primeur à un tel événement dramatique, avec moult détails, évoquant les contrôles que devraient subir les bus scolaires, leurs chauffeurs ou chauffards. Les responsables des médias (presse et télévision) devraient prendre beaucoup plus conscience des devoirs qui leur incombent, et donner à l’événement l’importance qu’il mérite. Fouad J. TABET Tirs de joie Suite aux différents articles parus dans votre journal à propos de cas de décès dus aux tirs de joie après l’apparition sur les écrans de télé de tel ou tel leader pour un talk-show et suite à la déclaration de Walid Joumblatt demandant aux différents leaders d’imposer quelque retenue à leur base, je suggère ce qui suit : 1- L’État libanais, dans l’incapacité de contrôler ceux qui s’adonnent à ces pratiques, devrait interdire le passage à la télé ou sur les ondes radios des leaders politiques. 2- Une loi, une fois le Parlement rouvert, devrait être votée, interdisant pour trois générations tout droit de talk-show ou d’interview pour ces mêmes leaders et leurs descendants (ne sommes-nous pas dans une démocratie féodale ?). Loi injuste ? Non, quand même. Un film d’animation a failli être interdit dans notre pays, alors une loi pareille n’est que le juste aboutissement de l’équité. 3- Les effets de l’économie que fera l’État suite à cette décision se feront sentir immédiatement : moins de transfert de devises par les importateurs de calmants, moins de malades psychiques aux frais du ministère de la Santé, moins de tension politique, donc amélioration des industries touristiques. Et, last but not least, moins d’insultes, en direct sur les ondes, à notre intelligence pratique. Serge TCHOPOURIAN Enfantement dans la douleur La formation de la nation ne peut s’accomplir qu’à travers la volonté de vivre en commun, dans un pluralisme religieux, politique et une diversité culturelle, à concilier avec l’autonomie et la liberté individuelles, valeurs indispensables à tout projet de démocratie et de citoyenneté. Cette immense entreprise de création n’est pas ce qu’il y a de plus aisé au Liban. Surtout quand la planète entière est en turbulence et que le monde assouplit ses frontières à l’extrême, jusqu’à susciter simultanément des réactions de défense de plus en plus rigides face aux portes grandes ouvertes de la mondialisation. De tout temps, les moments-clés de l’émergence et de la consécration des valeurs humaines ont pris naissance aux lendemains de grands conflits. C’est-à-dire comme chez nous, maintenant. Cela confirme, une fois de plus, notre droit à l’aboutissement. Comme pour tout accouchement naturel ou forcé, c’est l’ensemble du corps qui est en jeu. Les efforts d’expulsion doivent provenir de l’ensemble des membres pour converger vers le but ultime de la délivrance, malgré la douleur et la peur. Ce qui amène à conclure qu’après une conception complexe, une longue gestation tendue, un enfantement interminable, dans la douleur, il est temps de percevoir, enfin, la tête du nouveau-né, encore faut-il qu’il soit sain et viable ! Aura-t-il la tête blonde ou brune ? La peau mate ou blanche ? Sera-t-il orientalisé, occidentalisé ou métis ? Quel bagage génétique conditionnera son identité ? Saura-t-il favoriser l’égalité sociale et la participation démocratique, vœu pieux de ses parents, les textes fondateurs de l’État libanais ? CARLA ARAMOUNI
Gemmayzé (suite)

Un des rares secteurs qui continuent à fonctionner, dans ce pays où l’économie rend l’âme, est bien le secteur restauration et boîtes de nuit. Il génère des emplois, est rentable et est une des rares distractions et échappatoires qui subsistent aux Libanais.
Après le centre-ville complètement déserté et paralysé, voilà que l’on s’attaque aux...