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Dernier vestige des forêts primaires d’Afrique de l’Ouest La Côte d’Ivoire s’engage pour la sauvegarde du parc de Taï, patrimoine mondial

Sous la menace des riverains et des braconniers, le Parc national de Taï (PNT) en Côte d’Ivoire, dernier vestige des forêts primaires d’Afrique de l’Ouest, commence à bénéficier d’un plan d’aménagement et de gestion pour protéger ce site classé au patrimoine mondial. Élaboré par l’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR), ce plan décennal (2006-2015) va coûter 7 milliards de FCFA (10,6 millions d’euros), dont la moitié (5,1 M EUR) financée par des bailleurs de fonds internationaux, notamment la coopération allemande (GTZ). Il prévoit l’« amélioration de la surveillance et la restauration des surfaces dégradées » en impliquant les riverains dans la gestion, en vue de « réduire la pression sur le PNT et sur les espaces naturels périphériques ». En 1978, ce parc situé à proximité de la frontière avec le Liberia a été classé réserve de la biosphère, puis inscrit en 1982 sur la liste du patrimoine de l’Unesco. Il s’étend sur 5 340 km2 et représente à lui seul 50 % de la superficie totale des zones forestières ouest-africaines placées sous statut de stricte protection. Selon une étude du ministère ivoirien de l’Environnement, plus de 140 espèces de mammifères y trouvent « un espace vital à leur mesure » et près de 2 000 espèces de plantes et de végétaux supérieurs y poussent. Le PNT a subi les « effets collatéraux d’une décennie de la guerre civile au Liberia à partir de 1989 et de la crise politico-militaire en Côte d’Ivoire (septembre 2002) où la région fut un théâtre des combats », a expliqué à l’AFP Jean Claude Tiéhi, président du Conseil général de Guiglo (Ouest), principale ville de l’ouest ivoirien, partie prenante dans la gestion du parc. « Depuis ces crises, de nombreux réfugiés se sont agglutinés autour du parc rendant difficile sa surveillance contre les braconniers », a expliqué M. Tiéhi. « En plus de cette situation, les menaces sont également naturelles », a-t-il ajouté, soulignant que l’homme riverain d’une forêt « y pénètre pour se satisfaire ». Un élu de la région a également évoqué le problème des nombreuses milices qui y sévissent depuis l’éclatement de la crise politico-militaire en Côte d’Ivoire en septembre 2002. Ces milices, alliées aux forces loyalistes du président ivoirien Laurent Gbagbo, se sont « transformées en exploitants forestiers » faisant peser une menace sur le PNT, selon cet élu qui a requis l’anonymat. Pour y faire face, le Conseil régional de Guiglo a mis en place un projet agricole destiné aux jeunes qui prévoit le financement de programmes d’élevage et de pisciculture. Ce projet va bénéficier, pour sa vulgarisation, d’une radio départementale et d’une caisse de crédit (une banque rurale). « La seule façon de protéger le PNT est de mettre les riverains au travail », a estimé M. Tiéhi. Au début de l’année, plusieurs bailleurs de fonds ont exprimé à Abidjan leur « grand intérêt » pour le plan de sauvegarde de Taï, sans toutefois annoncer de financement. Le 21 juillet 2007, le président Gbagbo avait déploré l’exploitation abusive de la forêt en Côte d’Ivoire, dont près de 300 000 hectares disparaissent chaque année. La Côte d’Ivoire, qui comptait 16 millions d’hectares de forêts dans les années 1960, n’en compterait plus que 6 millions aujourd’hui, selon des chiffres officiels. Ces forêts renferment des essences précieuses (iroko, acajou ou bahia...).
Sous la menace des riverains et des braconniers, le Parc national de Taï (PNT) en Côte d’Ivoire, dernier vestige des forêts primaires d’Afrique de l’Ouest, commence à bénéficier d’un plan d’aménagement et de gestion pour protéger ce site classé au patrimoine mondial.
Élaboré par l’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR), ce plan décennal (2006-2015) va...