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Actualités - OPINION

Quelle «représentation proportionnelle»?

Les efforts pour faire échouer l’élection présidentielle se sont «?grossis?» d’un nouvel affluent, la loi électorale. Avant de pourvoir au poste de président, l’urgence devient de discuter de la loi électorale. Pourtant, un projet de loi électorale existe depuis avril 2006, et nous avons sous les yeux un article dans L’Orient-Le Jour du 11 octobre 2006 intitulé «?Loi électorale?: une indifférence publique injustifiée?». «?Ils?» se sont donc ressaisis après 18 mois pour prétendre l’urgence de cette loi, quitte à solliciter la complaisante intervention de Aïn el-Tiné pour un énième renvoi de l’élection présidentielle. Car la politique ne s’encombre pas de logique, et encore moins de mémoire?: la nouvelle vedette, c’est le système de «?la représentation proportionnelle?». On en traite comme si c’était un bloc standard, un moule indifféremment valable pour toute démocratie. Une personnalité en vue est même allée jusqu’à déclarer dans le Magazine du 14 mars (et en manchette)?: «?La proportionnelle, seule loi juste?». Qu’est-ce donc que cette représentation proportionnelle qui est sur toutes les lèvres?? Le vieil adage «?les paroles s’envolent, les écrits restent?» vient heureusement à notre secours. Il y a bientôt trois ans, paraissait dans le Nahar une étude lumineuse du professeur Antoine Kheir, aujourd’hui premier magistrat dans notre république, exposant l’essence de la représentation proportionnelle (Nahar du 17/4/05). Voici les caractéristiques principales, ou conditions essentielles, exigées selon cette étude du président Kheir?: – Le système de la proportionnelle suppose l’existence de partis politiques bien structurés. – Il impose à l’électeur de n’écrire sur son bulletin de vote que le nom du parti politique auquel il accorde son suffrage, à l’exclusion de tout nom de candidat. – Il interdit de voter pour une communauté donnée. D’où impossibilité de répartir les sièges «?proportionnellement?», sinon, ce serait transgresser le système communautaire aujourd’hui en vigueur. À ces conditions essentielles, ajouter ce préalable (inexistant au Liban) qui est d’un bon sens élémentaire?: le système suppose chez l’électeur une tradition et une culture démocratiques bien ancrées, le mettant en mesure d’appréhender et d’assimiler les exigences de ce système. Cela nécessite un long laps de temps laissé à cet électeur novice. Que restera-t-il, alors, des propos tenus par les protagonistes, si haut placés soient-ils, qui réclament la représentation proportionnelle?? Trêve donc de palabres, allons droit au fond des choses, et référons-nous à une étude accomplie par un grand juriste, publiée dans un journal facile à se procurer. Personne, alors, parmi ceux qui discutent de politique ne sera excusable de persister dans la sauce de son ignorance. Albert SARA
Les efforts pour faire échouer l’élection présidentielle se sont «?grossis?» d’un nouvel affluent, la loi électorale. Avant de pourvoir au poste de président, l’urgence devient de discuter de la loi électorale. Pourtant, un projet de loi électorale existe depuis avril 2006, et nous avons sous les yeux un article dans L’Orient-Le Jour du 11 octobre 2006 intitulé «?Loi...