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Actualités - CHRONOLOGIE

ESCALES - Le sentiment de culpabilité à l’égard du réchauffement climatique grandit chez les voyageurs Des hôtels écolos pour apaiser la conscience des touristes verts

Alors qu’un sentiment de culpabilité à l’égard du réchauffement climatique grandit chez les touristes, des hôtels et lieux de vacances réalisent que pour satisfaire ces clients « verts », il ne suffit pas de leur demander de réutiliser leurs serviettes de toilette. Des systèmes de climatisation sous la mer, un éclairage intelligent, des potagers nourris à l’engrais biologique et des spas entièrement construits de boue sont utilisés pour courtiser des touristes soucieux de leur empreinte écologique. De même, les entreprises se rendent compte qu’avoir une politique environnementale est bonne non seulement pour leur conscience, mais aussi pour leur porte-monnaie et leur réputation. « L’environnement est devenu très important pour les gens », remarque Nantiya Tulyanond, propriétaire du Old Bangkok Inn, petit hôtel de la capitale thaïlandaise, équipé d’un nombre impressionnant de technologies pour économiser l’énergie. Au sud de la station balnéaire thaïlandaise de Hua Hin, les employés du Six Senses Hideaway, un complexe de 12 hectares, se déplacent à bicyclette à l’ombre des palmiers et des bananiers. Les clients se reposent dans des villas privées faites de matériaux locaux. Pratiquement aucun objet dans la chambre n’est en plastique et, posée en évidence à côté du lit, une brochure encourage les clients à compenser les émissions nocives de gaz provoquées par leur voyage en avion. Srichan Monrakkharom, directeur social et environnemental de ce complexe hôtelier, s’enthousiasme sur la champignonnière de l’établissement, sur ses bains de boue, son carré de fines herbes, son chauffe-eau solaire et un système d’air conditionné qui s’éteint dès que les clients laissent la porte ouverte. « Les Européens culpabilisent sur la longueur du vol et les émissions de gaz à effet de serre que cela génère », précise ce diplômé en sciences de l’environnement. L’année dernière, un rapport des Nations unies a mis en avant le fait que le tourisme (plus particulièrement les vols aériens) représentait environ 6 % des émissions globales de dioxyde de carbone, principal gaz alimentant le réchauffement climatique. Les prévisions faisant état d’un doublement des voyageurs internationaux à l’horizon 2020, les émissions vont s’accroître. Clients du Six Senses Hideaway, Will et Lynn Swayne, tous deux la trentaine, travaillent dans la publicité à Hong Kong et essaient de s’informer sur les références environnementales d’un hôtel avant de réserver. « Nous essayons de réduire nos voyages, de partir moins souvent », explique Will Swayne. Plusieurs clients avouent cependant ne pas savoir comment s’informer sur les pratiques environnementales d’un hôtel. Sur Internet, pour « eco-resort Thailand », un moteur de recherche renvoie jusqu’à 34 000 résultats, le préfixe « eco » signifiant parfois que l’hôtel est simplement construit au bord d’une plage immaculée. Pour les voyageurs « verts », il existe des ressources sur Internet telles que le site EnvironmentallyFriendlyHotels.com et la certification privée Green Globe 21, octroyée à des hôtels respectant certains critères. Mais Oliver Martin, directeur associé de la Pacific Asia Travel Association, précise qu’il y a tellement de standards « verts » différents sur le marché que les touristes s’y perdent. « C’est le Far West », dit-il, en précisant que les voyageurs européens, notamment, exigent maintenant beaucoup plus qu’un effort symbolique. Michael Kwee, directeur de la responsabilité sociale pour la chaîne singapourienne haut de gamme Banyan Tree Hotels and Resorts, indique que celle-ci est sur le point d’annoncer une politique globale de gestion de l’eau et de l’énergie.
Alors qu’un sentiment de culpabilité à l’égard du réchauffement climatique grandit chez les touristes, des hôtels et lieux de vacances réalisent que pour satisfaire ces clients « verts », il ne suffit pas de leur demander de réutiliser leurs serviettes de toilette.
Des systèmes de climatisation sous la mer, un éclairage intelligent, des potagers nourris à l’engrais...