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Actualités - CHRONOLOGIE

Gabriele Checchia a effectué une tournée à Tyr, à la veille de la Journée mondiale de sensibilisation à l’action contre les mines L’armée devrait prendre en charge le déminage au Sud à partir de 2009 Nada MERHI

À la fin de l’année en cours, le Centre de coordination des Nations unies pour le déminage (UNMACC) devrait avoir achevé sa mission au Liban-Sud. Il devrait également passer la main, à partir de 2009, à l’armée libanaise, tout en continuant à la soutenir. Depuis la fin de la dernière guerre, le 14 août 2006, jusqu’au 20 mars 2008, le Centre de coordination pour le déminage au Liban-Sud (MACC-SL) a nettoyé plus de 34 millions de mètres carrés et démoli plus de 142 000 sous-munitions. Le bilan de l’ensemble de cette opération a été au centre de la visite qu’a effectuée mercredi l’ambassadeur d’Italie au Liban, Gabriele Checchia, au siège de MACC-SL, à Tyr, à la veille de la Journée mondiale de sensibilisation à l’action contre les mines, célébrée aujourd’hui. L’Italie demeure le principal contributeur à l’opération de démolition des sous-munitions au Liban-Sud, avec deux millions d’euros accordés immédiatement après l’arrêt des hostilités le 14 août 2006. Un autre million d’euros a été octroyé en novembre 2007. « L’Italie aurait ainsi contribué avec trois millions d’euros », a expliqué M. Checchia, lors d’un point de presse au cours duquel il a réitéré l’engagement de son pays envers le Liban. Le coût total de ces opérations s’est élevé jusqu’en décembre 2007 à 75 millions de dollars. Quelque 25 autres millions de dollars sont nécessaires pour l’année en cours. Rendant hommage à « tous ceux qui ont sacrifié leur vie et à ceux qui continuent à mettre leur vie en danger pour mener à terme cette noble cause afin de permettre aux civils dans cette région de vivre en sécurité », M. Checchia a insisté dans son allocution sur trois points essentiels. Il s’agit de l’« excellente coopération à laquelle ont pu aboutir les forces de la Finul avec l’armée libanaise et les organisations internationales à travers le bureau d’UNMACC », de la « coordination entre les différents donateurs » et de l’engagement de l’Italie dans le domaine du déminage. Dans ce cadre, le diplomate a affirmé que le nettoyage du reste des terrains infestés par les sous-munitions « demeure une priorité », afin de relancer la vie économique dans la région et mettre la population, notamment les enfants, à l’abri du danger. « Il s’agit d’un aspect humanitaire important, a-t-il souligné. J’aimerais rappeler également le rôle que jouent les ONG italiennes dans les différentes régions libanaises. Le déminage demeure toutefois l’une des missions les plus cruciales. Notre contribution à l’UNMACC est un des aspects de l’engagement de l’Italie envers le Liban et les Libanais (…). Nous poursuivrons notre action autant que nécessaire. Nous continuons à œuvrer pour la stabilité et pour la paix dans la région. » Auparavant, M. Checchia avait assisté à un briefing donné par Chris Clark, directeur du programme UNMAS au Liban-Sud, concernant la situation sur le terrain depuis le 14 août 2006. Celui-ci a expliqué que selon les estimations, 966 sites seraient infestés par des sous-munitions couvrant près de 39 millions de mètres carrés. À ce jour, 27 civils ont été tués et 218 blessés. De même, 13 personnes des équipes de déminage ont été tuées et 34 autres blessées. Pour l’an 2008, a ajouté M. Clark, MACC-SL devrait nettoyer 10 millions de mètres carrés qui, selon les estimations et en l’absence des données israéliennes sur le sujet, seraient contaminés. UNMACC devrait également soutenir les initiatives de la Finul visant à délimiter la ligne bleue, et développer, en coordination avec le Centre de déminage de l’armée libanaise, une stratégie de transition pour déléguer à partir de 2009 les responsabilités concernant le déminage à l’armée. UNMACC continuera toutefois à soutenir les forces régulières dans leur nouvelle mission. Vers une charte internationale… Par ailleurs, M. Checchia et la délégation italienne qui l’accompagnait ont assisté à une démonstration de neutralisation d’une bombe à fragmentation sur un site à Maaliyé, pris en charge par la Danish Church Aid. Le site est placé sous la supervision de Muhamet Furra, conseiller technique. Dix démineurs y travaillent, de 6h30 à 14h, encadrés par un chef de groupe. Le travail a commencé il y a 127 jours. Sur ce site, 88 786 mètres carrés ont été nettoyés en surface à cette date, dont 45 732 mètres carrés également déminés à 27 cm de profondeur. Plus de 120 sous-munitions y ont été neutralisées. Les travaux de démolition des sous-munitions au Liban-Sud englobent quelque 962 personnes (démineurs, corps médical et administratif) réparties en 64 équipes. Les difficultés qu’elles rencontrent sont innombrables, la principale demeure le refus d’Israël de partager les informations concernant les sites dans lesquels il a largué les sous-munitions ainsi que la quantité qu’il a projetée, et cela « malgré les demandes répétées des Nations unies en ce sens ». En ce qui concerne le dossier des mines, celui du Liban demeure « le pire », si l’on prend en considération la surface contaminée, la concentration des opérations (durant les trois derniers jours de la guerre) et le taux d’échec (30 à 40 %), a expliqué pour sa part à L’Orient-Le Jour Dalya Farran, responsable des médias et des études sur le terrain à MACC-SL. « Depuis plusieurs années, les organisations humanitaires internationales essaient d’aboutir à un traité interdisant l’utilisation des sous-munitions, a-t-elle souligné. Mais leurs tentatives sont restées infructueuses. Toutefois, après la guerre de juillet 2006, le dossier a été de nouveau mis sur le tapis et un mémorandum a été publié pour le réactiver. Plusieurs conférences ont été ainsi organisées dans ce cadre. La dernière se tiendra en mai 2008 à Dublin. Elle devrait aboutir à la signature d’une charte internationale interdisant l’utilisation des sous-munitions. »
À la fin de l’année en cours, le Centre de coordination des Nations unies pour le déminage (UNMACC) devrait avoir achevé sa mission au Liban-Sud. Il devrait également passer la main, à partir de 2009, à l’armée libanaise, tout en continuant à la soutenir. Depuis la fin de la dernière guerre, le 14 août 2006, jusqu’au 20 mars 2008, le Centre de coordination pour le...