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Actualités - CHRONOLOGIE

Retour à la bulle départ LES SORTIES DE LA SEMAINE

HHHH Persépolis, de Marjane Satrapi et Vincent Parronnaud Avec les voix de Catherine Deneuve, Chiara Mastroianni et Dannielle Darrieux. Téhéran-Vienne-Téhéran puis enfin la France. C’est en quelques allers et retours, en un crayonnage fin et subtil, un graphisme épuré et un style formel simple, reflétant la pudeur du récit, qu’une jeune Iranienne, désormais installée en France, conte son enfance, son adolescence et son entrée dans l’âge adulte dans un pays ballotté par une dictature, une révolution et une guerre. C’est un peu trop pour une enfant, mais telle est la vérité. Tout commence en l’an 2000 lorsque cette jeune inconnue du nom de Marjane Satrapi publie son album de bandes dessinées qu’elle baptise Persépolis, du nom de l’ancienne capitale de l’empire Achéménide. Une autobiographie en bulles et en noir et blanc, où la dessinatrice revient sur sa vie, mélange d’expériences douloureuses. Issue d’une famille cultivée et ouverte d’esprit, Marjane assiste avec joie, tout comme son père et ses oncles, à la chute du chah. Croyant fermement en un avenir brillant et plein d’espoir, la petite fille voit très vite son pays natal basculer dans une autre forme de dictature et puis dans la guerre contre l’Irak. Ses parents l’envoient donc en Autriche pour poursuivre ses études et là, la graphiste ne va pas se gêner pour donner un coup de griffe à cet Occident désabusé qu’elle côtoie. De retour en Iran, Marjane se rend compte que la société qu’elle connaissait n’est plus la même. À la recherche d’une identité, elle va enfin la trouver dans un mot défini par sa grand-mère, l’intégrité. Être fidèle à soi. C’est donc à travers le microcosme de sa famille que Marjane a brossé le portrait de l’Iran, sans sensiblerie et sans aucune volonté de postulat politique ou autre. Un simple regard authentique et touchant. L’aventure se poursuit, lorsque l’idée du film va naître. Accompagnée de son ami et collaborateur Vincent Paronnaud, ils vont à eux deux aborder, non un copiage des BD, mais une nouvelle création et une nouvelle œuvre qu’ils porteront à l’écran. Ils ont même avoué que les modes narratifs étaient complètement différents. «?Alors que les cases d’une BD laissent voguer l’imagination, le film restreint et limite le regard à certains cadrages.?» Un film animé en deux dimensions comme on avait l’habitude d’en voir avant la profusion des 3D. Tout en restant fidèles à l’universalité de l’histoire de Persépolis, puisqu’elle va au-delà de la simple expérience iranienne pour en atteindre d’autres, les deux dessinateurs, nourris d’une large culture cinématographique,? se lancent dans ce projet qui obtiendra en 2007 le Grand Prix du jury à Cannes et sera nominé aux Oscar. On peut y voir des références à l’expressionnisme allemand, aux 400 coups de Truffaut ou encore à Pleasantville, où le noir et blanc et les couleurs deviennent à leur tour écriture. Sans revenir sur la polémique qui a remué le Liban pour la sortie de ce film qui, même s’il a été l’objet d’une petite censure (question de s’affirmer), n’en nécessite pas une, on avoue que tout comme Marjane Satrapi, le Liban a fait le choix de l’intégrité et non de l’intégrisme. empire sofil, espace HH Definitely Maybe, d’Adam Brooks Avec Ryan Reynolds, Isla Fisher, Rachel Weisz… Le scénario se décline sur deux volets?: des histoires d’amour qui se chevauchent et les ambitions d’un jeune travailleur qui se heurtent à la réalité new-yorkaise. Le film commence lorsque Will Hayes, jeune père new-yorkais, reçoit enfin ses papiers de divorce. Avant de dormir, sa fille le questionne sur sa vie de célibataire. Elle veut savoir comment ses parents se sont rencontrés. C’est alors que le papa va remonter le temps et raconter, sous forme de puzzles, ses trois grandes histoires d’amour tout en invertissant les noms des femmes et en taisant certaines réalités. Jusqu’aux derniers instants du film, ni le spectateur ni la fille ne sauront quelle est la femme parmi April, Summer ou Emily que Will a épousée. Une approche moderne du concept de romantisme et l’affirmation ferme qu’il n’y a plus d’enfants. Cela devient de plus en plus difficile de faire un bon film romantique, on en voit trop. Avec la série de clichés et de situations prévisibles, la trame narrative devient vite manipulatrice et entraîne le spectateur d’une façon mécanique et robotisée vers une fin des plus évidentes. On s’aperçoit récemment que beaucoup de comédies américaines inondent le marché, mais peu d’entre elles ont la trempe d’un film comme Annie Hall ou When Harry Met Sally. Dans ce genre, les Anglais réussissent mieux, comme Four Weddings and a Funeral ou Notting Hill. Adam Brooks, directeur de Definitely Maybe, va peut-être échapper à ce mauvais sort dont souffrent les romances américaines. Il arrive quand même à aborder ce thème de front. «?Quand on a un scénario solide et de bons acteurs, une bonne partie du travail est déjà faite?», plaide le cinéaste canadien qui a son actif Wimbledon et Bridget Jones. Malgré quelques lenteurs, le film se défend avec son bon casting?: Rachel Weisz, pour son côté glamour et sophistiqué, Abigail Breslin, pour son interprétation de Little Miss Sunshine, et, enfin, Isla Fish. GRAND CINEMAS ABC, GRAND CONCORDE, cinemacity, empire sodeco/galaxy HHH Al-Jazeera, de Chérif Arfi Avec Ahmad el-Saqqua, Hind Sabri et MahmouYassine. Non ce n’est pas le nom de la fameuse chaîne télévisée arabe, ni quelque histoire qui s’y rapporte, mais un film réalisé par l’un des meilleurs espoirs du cinéma égyptien. Chérif Arfi raconte l’histoire d’une région de l’Égypte, «?al-Saaydé?», baptisée «?al-Jazeera?» (l’île), parce qu’elle vit en autarcie depuis des années. La population est régie par ses propres lois, celles du clan prédominant. L’action se déroule de 1975 jusqu’en 2005 et est relatée à travers trois générations. Elle est inspirée d’un vécu vrai et réaliste. L’élément fiction n’existe que pour agrémenter ce documentaire tiré de la vie réelle. Mansour, le «?Kébir?» (un peu comme le Don) du clan, succède à son père et devra sacrifier son amour pour Karima et épouser la jeune fille d’un clan ami. À la manière des Capulet et des Montaigu, ou encore des clans siciliens, on s’élimine et s’entre-tue. Dans ce film, on croise ces hors-la-loi qui n’ont de respect que pour la loi dictée par la famille. Que ce soit d’un bord ou de l’autre, les caractères sont bien croqués et on ne peut que s’y attacher. C’est probablement le regard de Chérif Arfi, impartial mais juste, qui rétablit l’ordre dans cette œuvre bien maîtrisée et menée par un magnifique casting. Un film qu’on conseille vivement. empire dunes/sodeco/galaxy, aresco palace
HHHH Persépolis,
de Marjane Satrapi et Vincent Parronnaud


Avec les voix de Catherine Deneuve, Chiara Mastroianni et Dannielle Darrieux.
Téhéran-Vienne-Téhéran puis enfin la France. C’est en quelques allers et retours, en un crayonnage fin et subtil, un graphisme épuré et un style formel simple, reflétant la pudeur du récit, qu’une jeune Iranienne,...