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Actualités - CHRONOLOGIE

Deux chefs-d’œuvre de Goya bientôt guéris de leurs « blessures de guerre »

Trois restaurateurs du musée madrilène du Prado travaillent sans relâche pour effacer les « blessures de guerre » de deux des plus célèbres tableaux de Goya, le 2 mai 1808 et le 3 mai 1808, endommagés pendant la guerre civile espagnole (1936-1939). Il s’agit d’une réhabilitation inédite de ces deux chefs-d’œuvre illustrant la révolte populaire des Madrilènes contre les troupes françaises de Napoléon. Ces deux chefs-d’œuvre du maître espagnol avaient déjà été restaurés par le passé. Mais pour la première fois, les restaurateurs sont en train d’y réintégrer des détails disparus lors d’un transfert en camion en 1937. Ils sont rénovés en vue d’une exposition spéciale, « Goya et les années de guerre », qui ouvrira ses portes du 15 avril au 13 juillet au Prado, coïncidant avec les célébrations du bicentenaire de la guerre d’indépendance de l’Espagne (1808-1814), explique à l’AFP Manuela Mena, responsable au Prado de la conservation des tableaux du XVIIIe siècle de Goya. Deux millions de visiteurs contemplent chaque année au Prado le 2 mai 1808 à Madrid : la lutte contre les Mamelouks et le 3 mai 1808 à Madrid?: les fusillades sur la montagne du Principe Pio. Mais peu connaissent l’histoire mouvementée de ces deux toiles universellement connues. En pleine guerre civile espagnole, alors que les bombardements des troupes franquistes et de leurs alliés allemands et italiens s’abattent sur la capitale espagnole, le gouvernement républicain décide de mettre à l’abri à Valence (est) certaines œuvres de valeur, dont ces deux Goya. Lors de leur transfert en camion, un grand balcon s’effondre sur la remorque contenant les tableaux. C’est la toile du 2 mai qui a été la plus touchée, perdant des morceaux de têtes et d’architecture, explique Manuela Mena. Le tableau du 3 mai, « sans doute mieux disposé à l’intérieur du camion », a « seulement » été fissuré. La « difficile décision » de les restaurer « a été prise en 2000, lors d’une grande rencontre internationale de spécialistes de Goya où chacun a exprimé son avis », poursuit Manuela Mena. « Nous étions partagés entre ne pas vouloir effacer cette marque de l’histoire et souhaiter redonner à ces œuvres le sens exact que Goya avait voulu leur donner », souligne-t-elle. Selon elle, ces cicatrices «?détruisaient?» l’essence des deux toiles, particulièrement celle du 2 mai. « Sans les morceaux manquants dans la partie gauche du 2 mai, il est difficile de comprendre le mouvement vers la droite de l’ensemble des personnages voulu par Goya », poursuit-elle. Trois restaurateurs sont à pied d’œuvre depuis le printemps dernier pour que la version restaurée des deux chefs-d’œuvre soit prête en avril. Ils travaillent à partir de plusieurs photos des tableaux prises avant qu’ils ne soient endommagés, avec le soutien d’une équipe technique qui a fait les recherches nécessaires pour coller au plus prêt à l’œuvre d’origine. Virginie GROGNOU (AFP)
Trois restaurateurs du musée madrilène du Prado travaillent sans relâche pour effacer les « blessures de guerre » de deux des plus célèbres tableaux de Goya, le 2 mai 1808 et le 3 mai 1808, endommagés pendant la guerre civile espagnole (1936-1939).
Il s’agit d’une réhabilitation inédite de ces deux chefs-d’œuvre illustrant la révolte populaire des Madrilènes contre...