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Nouvel assouplissement des règles régissant la société Une timide ouverture se poursuit à Cuba

Raul Castro a fait sauter un verrou particulièrement sensible aux yeux des Cubains : l’accès, dans leur propre pays, aux hôtels jusque-là réservés aux seuls étrangers, troisième mesure en huit jours assouplissant la réglementation très stricte de la société cubaine. Dimanche soir, plusieurs réceptionnistes d’hôtels internationaux à La Havane ont confirmé à l’AFP qu’ils avaient reçu une instruction gouvernementale les autorisant désormais à accepter des clients cubains. Les Cubains qui accéderont à ces hôtels devront payer en devises – le peso convertible appelé aussi CUC – et aux prix pratiqués pour les étrangers, ont-ils précisé. En outre, les Cubains pourront aussi louer des voitures de tourisme, a-t-on appris auprès des agences de location, au même tarif que les étrangers. Après la mise en vente libre des ordinateurs et des téléphones portables la semaine dernière, il s’agit de la mesure la plus symbolique adoptée par le nouveau président cubain, dans le sens d’un assouplissement des réglementations régissant la vie des Cubains. L’interdiction d’entrer dans un hôtel faisait l’objet d’un vif ressentiment de la part de nombre de Cubains qui dénonçaient en privé un « apartheid » et une « discrimination » dans leur propre pays. Raul Castro, dans son discours d’investiture du 24 février, avait promis de lever « dans les prochaines semaines » certaines des « interdictions » – « les plus simples », avait-il souligné – qui encombrent à ses yeux l’économie cubaine, entièrement administrée. L’ancien ministre de la Défense a succédé à son frère Fidel qui, âgé de 81 ans, avait renoncé à un nouveau mandat, invoquant son état de santé après 19 mois de convalescence. Économiquement, la mesure est un premier pas vers l’ouverture du tourisme au marché intérieur, mais son impact immédiat devrait être limité, comme pour les mesures précédentes. Seuls les Cubains ayant accès aux pesos convertibles, et en quantités suffisantes, pourront en effet s’offrir un séjour dans ces hôtels, dont la chambre coûte rarement moins de 50 CUC (54 dollars) et souvent plus de 100 CUC. Les exilés cubains ont le droit d’envoyer 300 dollars par trimestre aux familles restées dans l’île. L’immense majorité des Cubains est payée en pesos ordinaires (CUP, dont la valeur est 24 fois moindre que le CUC), à raison de 407 CUP par mois en moyenne (17 dollars). Aujourd’hui doit commencer la vente libre au public des ordinateurs, des lecteurs de DVD, des fours à micro-ondes et d’autres appareils électro-ménagers dont la commercialisation était jusque-là sévèrement contrôlée. Les téléphones portables seront accessibles aux Cubains à partir du 14 avril. D’autre part, artistes, intellectuels et écrivains cubains sont conviés aujourd’hui en congrès, à l’heure où le nouveau président, Raul Castro, invite le pays à s’exprimer avec « courage », tandis que son aîné Fidel entend veiller en « soldat des idées » sur l’évolution du régime communiste. Le VIIe congrès de l’Union des écrivains et artistes de Cuba (Uneac) ouvrira ses travaux pour quatre jours en présence de 414 délégués représentant les 8 500 membres de cette institution du régime fondée en 1961. On ignorait hier si les débats seront ouverts à la presse internationale.
Raul Castro a fait sauter un verrou particulièrement sensible aux yeux des Cubains : l’accès, dans leur propre pays, aux hôtels jusque-là réservés aux seuls étrangers, troisième mesure en huit jours assouplissant la réglementation très stricte de la société cubaine. Dimanche soir, plusieurs réceptionnistes d’hôtels internationaux à La Havane ont confirmé à l’AFP...