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Actualités - CHRONOLOGIE

La Chine publie des « aveux anonymes » mettant en cause le dalaï-lama dans les émeutes de Lhassa Pékin lance le relais de la flamme olympique sur la place Tiananmen

La Chine a lancé hier le relais de la torche olympique des Jeux de Pékin sur une place Tiananmen fermée au public et hautement sécurisée, pour éviter que des manifestations ne gâchent cette journée historique. Le clou de la cérémonie, retransmise en léger différé par la télévision chinoise malgré un bandeau « direct » sur l’écran, a été la remise de la torche par le président Hu Jintao à l’un des sportifs les plus célèbres du géant asiatique, Liu Xiang, médaille d’or aux 110m haie à Athènes en 2004. «Le relais de la torche olympique des Jeux de Pékin 2008 a commencé ! » s’est exclamé le numéro un chinois, sous le regard de Mao, le fondateur de la Chine communiste dont le portrait orne la porte Tiananmen, au nord de la plus grande place du monde. Auparavant, Xi Jinping, possible numéro un du régime communiste en 2012 et chargé des derniers préparatifs des JO, avait invité, au nom du gouvernement et du peuple chinois, « les athlètes et les amis du monde entier à participer au grand gala des JO ». « Nous ferons sans cesse des efforts pour construire un monde harmonieux fait d’une paix durable et de prospérité mutuelle », a-t-il dit dans son discours empreint de solennité, à l’image de l’ensemble de la cérémonie. Pour prévenir tout incident, la place Tiananmen, emblème du pouvoir chinois mais aussi des manifestations d’opposition depuis 1919, avait été fermée au public dès dimanche soir. Hier, seuls 5 000 invités, triés sur le volet, étaient présents, dont des membres des « brigades de supporteurs » agitant des drapeaux chinois et des symboles olympiques, ainsi que des écoliers et des artistes. Les rues adjacentes avaient été fermées à la circulation et personne ne pouvait descendre aux stations de métro de la place, un dispositif qui contrastait avec le discours festif tenu par les médias nationaux. Il y a une semaine à Olympie, dans le sud de la Grèce, des militants de l’association Reporters sans frontières (RSF) avaient réussi à perturber la cérémonie d’allumage de la flamme, en pleine crise tibétaine. Celle d’hier en Chine a pris des allures martiales, notamment lorsque des dizaines de porteurs de drapeaux, revêtus du même uniforme blanc et chaussés de bottes noires, ont défilé devant la scène où avait été posée la flamme. Cette dernière était arrivée peu avant 09h00 (01h00 GMT) à l’aéroport de Pékin, en provenance d’Athènes, accueillie par Zhou Yongkang, l’homme chargé de la sécurité au sein du Comité permanent du bureau politique, le cœur du pouvoir. Aujourd’hui, la flamme partira pour Almaty, capitale économique du Kazakhstan, première étape d’un périple de 137 000 km à travers 19 pays. Pour certains d’entre eux, il s’annonce mouvementé : les militants hostiles au régime chinois ont déjà prévu plusieurs manifestations, notamment à Londres, Paris et San Francisco. Les groupes tibétains en exil ou les critiques du régime chinois pour son soutien au régime soudanais ont annoncé qu’ils tenteraient de profiter du parcours de la torche des JO pour faire entendre leur voix. Après son retour en Chine en mai, la flamme passera comme prévu au Tibet et sur l’Éverest, le plus haut sommet du monde, malgré les événements qui se déroulent dans la région, ont assuré les autorités chinoises. Selon les médias chinois, 414 personnes soupçonnées d’avoir participé aux protestations qui ont secoué Lhassa et les provinces voisines à la mi-mars ont été arrêtées jusqu’à présent, tandis que 289 personnes se sont rendues depuis ces émeutes. Au moment où se déroulait la cérémonie à Pékin, plusieurs centaines d’exilés tibétains ont brûlé hier des drapeaux chinois à New Delhi. Plus de 220 Tibétains ont été arrêtés par la police à Katmandou, la capitale népalaise, où ils manifestaient devant l’ambassade de Chine comme tous les jours depuis le début de la crise au Tibet. D’autre part, la Chine a publié hier des aveux anonymes, attribués à un protestataire tibétain, accusant le dalaï-lama et le gouvernement tibétain en exil d’être à l’origine des émeutes de Lhassa. « Les violences du 14 mars ont été provoquées à l’instigation du “département de sécurité” du “gouvernement tibétain en exil” », dit cette personne, qui affirme avoir distribué des tracts pour appeler à la « révolte du peuple tibétain ». L’agence Chine nouvelle affirme par ailleurs, sans citer de sources, que cinq organisations, dépendant du gouvernement tibétain en exil, ont mis sur pied le 4 janvier une structure pour coordonner et financer la révolte, présidée par Tsewang Rigzin, président du Congrès de la jeunesse tibétaine. En réponse à ces nouvelles accusations, le gouvernement tibétain en exil a de nouveau nié toute implication du dalaï-lama dans les émeutes de Lhassa.
La Chine a lancé hier le relais de la torche olympique des Jeux de Pékin sur une place Tiananmen fermée au public et hautement sécurisée, pour éviter que des manifestations ne gâchent cette journée historique. Le clou de la cérémonie, retransmise en léger différé par la télévision chinoise malgré un bandeau « direct » sur l’écran, a été la remise de la torche...