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Des fables tirées d’une épopée indienne

Kalila wa Doumna est présenté comme étant une traduction des Fables de Bidpaï. À l’origine, ces fables animalières, tirées d’une épopée fondatrice de la civilisation indienne – le Pantchatantra –, auraient été écrites en sanskrit, vers l’an 200, par un brahmane inconnu, équivalent d’Ésope pour la tradition indienne, puis traduites en persan et, au VIe siècle, en syriaque. L’adaptation du persan à l’arabe, réalisée par Ibn al-Mouqqaffah vers l’an 750, obéit aux préoccupations de son auteur. Premier grand prosateur de langue arabe et haut dignitaire de l’administration, Ibn al-Mouqqaffah consacra ses écrits, d’une part, à l’éthique politique, exprimant sa conception du pouvoir, d’autre part, au savoir nécessaire à l’homme pour se bien conduire sur terre et assurer son salut dans l’au-delà (l’« adab »). Sous la forme voilée de la fable, les deux héros, des chacals nommés Kalila et Doumna, rapportent tout au long de dix-huit chapitres des anecdotes (une histoire par chapitre), relatent des intrigues de cour, donnent des conseils et édictent des règles de conduite. Ce recueil d’apologues aurait été destiné à l’éducation morale des princes, mais son audience a été plus large. Considéré comme un modèle de style et apprécié pour ses illustrations, il a remporté un immense succès auprès d’un public de lettrés.
Kalila wa Doumna est présenté comme étant une traduction des Fables de Bidpaï. À l’origine, ces fables animalières, tirées d’une épopée fondatrice de la civilisation indienne – le Pantchatantra –, auraient été écrites en sanskrit, vers l’an 200, par un brahmane inconnu, équivalent d’Ésope pour la tradition indienne, puis traduites en persan et, au VIe siècle,...