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Actualités - CHRONOLOGIE

Les protéines salivaires prometteuses pour traquer les maladies chroniques

La salive, qui contient plus d’un millier de protéines différentes, pourrait supplanter l’analyse sanguine comme outil diagnostic pour traquer cancers, maladies cardio-vasculaires et autres affections chroniques, selon des travaux parus dans le Journal of Proteome Research. Trois équipes de chercheurs américains travaillant dans cinq universités ont ainsi pu identifier l’ensemble des 1 166 différentes protéines de la salive et établir par conséquent le protéome salivaire. À l’instar du génome qui répertorie l’ensemble des gènes d’un organisme, le protéome est une carte complète des protéines. Alors que les gènes codent des instructions, les protéines les exécutent pour assurer le fonctionnement cellulaire. L’élaboration du protéome salivaire pourrait bientôt conduire à de nouveaux tests plus simples, plus pratiques et moins onéreux que les analyses de sang, prédisent les auteurs, qui soulignent que plus d’un tiers des protéines de la salive se trouvent également dans le sang. « Nos recherches comme celles de nos partenaires montrent que les protéines de la salive pourraient représenter de nouveaux outils potentiellement plus faciles à analyser que dans le sang pour détecter les maladies dans tout le corps », explique le Dr James Melvin, directeur du Centre de biologie orale de la faculté de médecine de l’Université de Rochester aux États-Unis, un des auteurs de ces travaux. Nombre de protéines salivaires sont similaires à celles qui se trouvent dans le sang et dont le rôle a déjà été établi notamment dans les maladies d’Alzheimer, d’Huntington et de Parkinson, dans les cancers colorectal, du sein et du pancréas, comme dans les deux types de diabète. Plus spécifiquement, ces chercheurs ont découvert qu’une majorité des protéines de la salive font partie du système central d’alerte du corps face aux maladies et représentent, de ce fait, un bon outil diagnostic. Pour établir le protéome salivaire, ces scientifiques ont utilisé des échantillons de salive provenant de 23 hommes et femmes en bonne santé de plusieurs origines ethniques. Ils ont utilisé une technique de spectrométrie qui permet d’identifier chaque protéine en fonction de sa masse notamment. La protéomique salivaire et ses applications en matière de diagnostic s’inscrivent dans le cadre d’un effort national aux États-Unis pour créer la première carte de toutes les protéines humaines et de leurs interactions pour déterminer la manière dont elles contribuent à maintenir la santé ou, au contraire, à développer des maladies, soulignent ces scientifiques. « Nous pensons que ces projets vont nettement accélérer et améliorer les diagnostics. Ils vont de même permettre de traiter les maladies cardio-vasculaires et le cancer aux premiers stades », souligne le Dr Mireya González Begné, professeur adjointe de dentisterie à l’Université de Rochester. Des études ont déjà montré que des protéines de la salive peuvent être utilisées pour détecter des cancers de la cavité buccale et des infections par le virus du sida, poursuit-elle. Des recherches avaient aussi montré que les protéines de la salive guérissaient des plaies dans la cavité buccale, amplifiaient la voix, développaient le goût et détruisaient les bactéries et les virus. Les travaux sur le protéome salivaire ont été financés par l’Institut national américain de recherche dentaire et craniofaciale (NIDCR), qui fait partie des Instituts nationaux de la santé (NIH).
La salive, qui contient plus d’un millier de protéines différentes, pourrait supplanter l’analyse sanguine comme outil diagnostic pour traquer cancers, maladies cardio-vasculaires et autres affections chroniques, selon des travaux parus dans le Journal of Proteome Research.
Trois équipes de chercheurs américains travaillant dans cinq universités ont ainsi pu identifier...