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Espagne : ni Conchita ni femme fatale Perrine DELANGLE

Précarité. C’est d’abord le maître mot. Prix des loyers excessifs, salaires bas, contrats de travail à temps partiel ou travail au noir… sont le lot quotidien des jeunes femmes de la péninsule. Dur, dur, d’être indépendante. Alors, elles cumulent plusieurs emplois, vivent en colocation ou restent chez leurs parents. Parce que oui, elles sont surtout de grandes travailleuses, une priorité chez de nombreuses jeunes espagnoles. Elles souhaitent avant tout « se réaliser » par et dans le travail. Mais avec des conditions de travail précaires, comment concilier travail et vie de famille ? Parfois, comme Mélanie, 27 ans, mariée, elles renoncent à fonder une famille dans l’immédiat. Alors, elles remettent tout à plus tard mais restent dans le doute qu’il leur sera un jour possible de le faire. Paula, 29 ans et directrice d’un centre civique, va même plus loin et explique que « heureusement pour l’instant, j’arrive très bien à réprimer mon désir de maternité par ma raison et mon pragmatisme ». Mais pour ces femmes indépendantes, l’amour reste également un des aspects primordiaux de la vie. Pour Rosa, 23 ans « tu peux tout avoir dans ta vie, mais si tu n’as pas l’amour tu n’es pas vraiment heureuse ». Quant au mariage, même si elles ne l’excluent pas totalement, ça ne fait pas vraiment partie de leur rêve ! Bien sûr, on rencontre aussi celles qui misent tout sur l’amour conjugal et entendent d’abord se réaliser comme femme à travers la famille, un rôle plus traditionnel. Alors, « indépendance » versus « épouse et mère » ? D’après les récits de ces jeunes filles, ces deux modèles de femmes semblent représenter les extrémités d’une ligne imaginaire, où pourraient se placer ensuite toutes les autres, chacune plus ou moins proche d’un pôle ou d’un autre. Par contre, c’est sûr, elles le savent ! Par rapport à leur mère, elles sont privilégiées. Mais comme pour souligner la persistance des attentes liées au rôle traditionnel de la femme, Paula considère qu’en réalité cette plus grande liberté représente surtout une pression sociale majeure puisqu’« on nous demande d’être des superwoman, c’est-à-dire des supertravailleuses, des supermères, des superépouses, des superamantes. On est libre de choisir, mais il faut tout faire bien ». Leur rapport à la sexualité est aussi bien sûr plus « libéré » que celui de leur mère. Mais elles ne ressemblent en rien aux femmes des films de Vicente Aranda à la sexualité totalement débridées. Dans le discours, elles semblent assez sages ! Si elles disent que le plaisir, pour elles, ça compte, elles rajoutent toutes que ce n’est pas le plus important. (*) Ces articles entrent dans le cadre d’un projet soutenu par la Fondation Anna Lindh et dont « L’Orient-Le Jour » est partenaire. Seuls des extraits ont été publiés, les articles dans leur intégralité seront bientôt disponibles sur le site Internet de « L’Orient-Le Jour ».
Précarité. C’est d’abord le maître mot. Prix des loyers excessifs, salaires bas, contrats de travail à temps partiel ou travail au noir… sont le lot quotidien des jeunes femmes de la péninsule. Dur, dur, d’être indépendante. Alors, elles cumulent plusieurs emplois, vivent en colocation ou restent chez leurs parents.
Parce que oui, elles sont surtout de grandes...