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EASTERN PROMISES David Cronenberg Le problème avec l’art en général et le cinéma en particulier, c’est qu’on n’est jamais vraiment d’accord avec les critiques. Le dernier Astérix en est le meilleur exemple. Descendu par les critiques, il a tout de même attiré des millions de spectateurs en salles. Idem donc avec le nouveau film du réalisateur de History of Violence. On peut comme on ne peut pas apprécier Easten Promises. Et le meilleur moyen de savoir si on doit voir un film ou pas, c’est de se faire sa propre opinion. Si le nouveau long-métrage de David Cronenberg comprend quelques défauts, il reste néanmoins un bon film. Ce polar assez dur raconte l’histoire d’un journal intime laissé par une jeune adolescente morte en couches et qui s’avère être assez dangereux pour la mafia russe. C’est également l’histoire de la rédemption d’un homme de main, qui, au lieu de régler la situation en faisant disparaître la sage-femme qui détient ce journal, va tout faire pour sauver cette femme et le bébé qui vient de naître. À voir. CARAMEL Nadine Labaki Enfin, le voilà en DVD. On va pouvoir se délecter à nouveau avec le magnifique Caramel signé Nadine Labaki. Ce film qui a séduit plus d’un demi-million de spectateurs français et subjugué le grand nombre de Libanais qui l’ont vu est un véritable moment de bonheur. Chaque Libanaise s’est quelque part reconnue en chacune de ces femmes que la jeune réalisatrice a mises en scène. Tour à tour amante, vieille fille, future mariée angoissée ou divorcée préménopausée, les femmes de Nadine Labaki émeuvent, font rire et nous font réfléchir sur la condition des Libanaises. La fraîcheur de la mise en scène et le jeu des actrices, quasiment toutes amatrices, donnent à Caramel un charme incontestable. Une galerie de portraits tragiques et légers à la fois, bercés par une musique sublime signée Khaled Mouzanar. Enfin, un film libanais qui ne parle pas de la guerre. Un film qui nous ressemble… CEUX QUI RESTENT Anne Le Ny La culpabilité du survivant… de celui qui reste est un thème très rarement traité dans le 7e art. Si le cinéma s’est beaucoup penché récemment sur la souffrance des malades, il l’a beaucoup moins fait sur les difficultés de ceux qui restent, ceux qui sont « à côté ». Après Away from Her de Sarah Polley avec Julie Christie qui racontait l’histoire d’un couple que la maladie d’Alzheimer sépare (voir article du 16 février dernier), Ceux qui restent, le premier film de l’actrice Anne Le Ny, s’axe sur le destin de ceux qui accompagnent ceux qui souffrent. Mais la souffrance est là aussi pour ceux qui restent dans les couloirs de l’hôpital, ceux qui attendent les résultats, ceux qui espèrent. Ceux qui restent est la rencontre d’un homme et d’une femme alors que leurs conjoints respectifs sont grièvement malades. La mise en scène sobre et sans pathos apporte beaucoup de profondeur à ce film qui nous renvoie à la figure nos peurs et notre culpabilité les plus secrètes. Un très beau film interprété avec brio par Vincent Lindon et Emmanuelle Devos, réunis une deuxième fois à l’écran après La moustache…