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Actualités - CHRONOLOGIE

LIVRES JEUNESSE - Portes ouvertes pour Dar Onboz, aujourd’hui, à la crypte de l’église Saint-Joseph Des contes pour un imaginaire débridé

Dans le cadre du festival New Oriental Sounds qui se déroule à la crypte de l’église Saint-Joseph, la maison d’édition Dar Onboz organise aujourd’hui, de 10h30 à 19h30, une journée portes ouvertes. Les murs recouverts de grandes images extraites de leurs publications et les livres éparpillés sur les tables, toute une mise en scène, chaleureuse et conviviale, faite pour chanter la beauté de la langue arabe et accueillir les amoureux des livres illustrés pour la jeunesse. Pour célébrer aussi l’arrivée de deux nouveau-nés dans la famille Dar Onboz : « Sept et 7 » (textes de Nadine Touma et illustrations de Fadi Adleh) et « Le cœur de la ville » (textes de Nadine Touma et illustrations de Ghassan Halwany. Tant en langue courante qu’en langue littéraire, en textes ou en récits, en couleurs ou en noir et blanc, destinés aux ados et adultes ou aux enfants, les livres jeunesse de Dar Onboz sont toujours attendus comme un événement littéraire. Quoi de plus beau que de perpétuer la tradition orale propre à nos pères tout en rappelant aux générations d’aujourd’hui (« sans nostalgie aucune », souligne Nadine Touma) l’atmosphère évanescente, et tellement lointaine de nos jours, d’un pays jadis bercé de douceur et de poésie ? Dans ces deux livres illustrés, que lance la maison d’édition fondée il y cinq ans, il est surtout question d’histoires inhérentes au passé, mais aussi au présent de ce pays, racontées d’une manière à la fois réaliste et poétique. Liberté et passion Le travail qui a nécessité plus d’un an et demi est aussi une histoire d’étroite collaboration entre le conteur et l’illustrateur. Lorsque les mots pointent du nez, ils s’enfilent comme un collier de perles dans l’esprit de la narratrice. Elle fait alors appel à un illustrateur qui pourrait les sertir d’images. « Si certains travaillent en “story-boards”, d’autres voient leur travail évoluer au fur et à mesure », avoue Touma. Et de poursuivre : « Je m’arroge le droit et l’entière liberté de m’adresser aux lecteurs en arabe courant ou littéraire. Et si j’ai choisi la première façon pour Sept et 7, ce n’et pas par esprit partisan ou sectaire, mais bien parce que ce parler fait partie, tout comme les comptines, d’une longue tradition orale que je ne souhaite pas rejeter. » C’est Fady Adleh (un artiste syrien) qui a collaboré à cet ouvrage tout en l’inondant de couleurs et de lumière. Dans Le cœur de la ville, l’arabe est littéraire car il correspond à l’esprit du texte. Celui-ci, faisant appel à un vécu contemporain, est plus réaliste et plus sombre. Abordant des thèmes actuels comme la violence, le handicap, la perte de l’innocence, l’illustré ouvre des portes, des tiroirs dans l’esprit de chacun. Un vendeur de ballons qui perd son cœur et dont le cri retentit dans la ville, tel est le sujet qui mêle fiction et réalisme, et qui a nécessité le recours à un psychologue avant d’être édité. Qui oserait prétendre que la petite histoire est moins importante que la grande ? Que retient-on de l’histoire apprise dans les manuels d’école à part des grandes lignes, décharnées et déshumanisées (c’est probablement pour cela qu’elle est appelée « matière »), alors que la petite histoire, elle, perdure, voyage et se transmet de génération en génération tout en peuplant l’imaginaire collectif. Dans le pays merveilleux de la lecture dans la famille Dar Onboz, ce sont ces récits fantastiques qui grouillent et s’animent en tissant une trame ténue avec la mémoire. Dans Sept et 7, le lecteur retrouve certains personnages authentiques et chers à l’Orient natal, comme la lune qui a bercé tous les contes d’antan. Mais également un monde animalier que l’enfant croise tous les jours sans jamais y prêter attention. « Non, tout cela existe encore, semble affirmer Nadine Touma qui a signé l’histoire de Sept et 7 (évocation à la fois de la pleine lune composée de quatorze jours et de l’hymne à la beauté féminine orientale), les cigales sont toujours vivantes et font ce bruit mélodieux la nuit, les fourmis sont toujours là à rendre service et le cheval est toujours ce beau messager qui ferait volontiers le coursier. » Ghassan Halwany, dont les illustrations ressemblent aux peintures, crée un imaginaire aux multiples facettes. Outre le visuel, son « cahier de dessins », à la texture tactile, fait appel à tous les sens. Ombre et lumière y balayent les pages, et les mots deviennent comme par enchantement des notes de musique qui s’alignent, s’éloignent et se rapprochent, résonnant dans l’esprit de chacun. Le 19 avril, un autre projet sera mis à exécution. Le lancement d’un ouvrage qui rassemblera les amoureux du livre, les écoles et les ateliers de lecture dans tous les mohafazat. Sur le thème « La différence ne doit pas être cause de différends », écrivains, narrateurs, illustrateurs de Dar Onboz ont travaillé dans une même scénographie. Unie par la même passion, cette famille vous invite à la rejoindre et à partager les histoires de son monde merveilleux. Colette KHALAF
Dans le cadre du festival New Oriental Sounds qui se déroule à la crypte de l’église Saint-Joseph, la maison d’édition Dar Onboz organise aujourd’hui, de 10h30 à 19h30, une journée portes ouvertes. Les murs recouverts de grandes images extraites de leurs publications et les livres éparpillés sur les tables, toute une mise en scène, chaleureuse et conviviale, faite pour...