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THÉÂTRE - Jusqu’au dimanche 30 mars, à la salle Issam Farès (AUB), à 19h00 « Le cadavre respectable », ou l’âge des désillusions

Adaptée de l’ouvrage du romancier, historien et commentateur anglo-pakistanais Tarek Ali, The Illustrious Corpse, la pièce signée Charif Abdelnour et interprétée par les étudiants des beaux-arts de l’AUB, se joue jusqu’au dimanche 30 mars à la salle Issam Farès (AUB). Une comédie satirique où les déceptions sont au rendez-vous, à différents niveaux. Des stèles mortuaires, sur lesquelles est inscrit le nombre des victimes du monde arabe tombées à différentes occasions, annoncent la couleur de cette pièce politique et sarcastique. Un grand écran, où sont projetées les photos de ces stèles sur fond des cris d’un homme qui harangue la foule, achève de donner la note. Le cadavre respectable, adaptée en arabe du texte anglais de Tarek Ali, va retracer en quelques scènes les illusions et les désillusions d’un peuple déçu par son leader. La pièce s’ouvre sur une femme alanguie dans un fauteuil. Elle avoue avoir aimé ce mari qu’elle vient d’assassiner et qui gît à présent au sol. L’épouse de cet homme politique, et qui l’a accompagné durant tout son cheminement révolutionnaire, s’est aperçue après de longues années qu’il est devenu un bourgeois capitaliste ayant trahi son idéologie. C’est pourquoi elle a décidé de l’assassiner. Cet acte, elle le revendiquera fièrement devant l’inspecteur venu l’interroger ainsi que les juges abasourdis. La femme incarne le peuple, voire tous les peuples qui, un jour, ont été déçus par leur chef. Si le sujet est bon, la métaphore significative et certains interprètes convaincants (mention spéciale est donnée à Raouf Khalifeh dans le rôle de l’inspecteur), la pièce cependant « boite » et finit par ennuyer. Le metteur en scène n’a pas assez marqué les contours principaux de la pièce, manquant ainsi de mettre en évidence la métaphore (qui aurait pu être très exploitable). Ce qui a fini par créer une véritable confusion. Le dialogue s’est ainsi pris les pattes dans les répétitions et a fini par ressembler plus à un matraquage de discours politique qu’à un texte satirique, subtil. De satire, l’œuvre devient ainsi un banal vaudeville et le public est certes sorti avec un goût amer d’inachevé. C.K.
Adaptée de l’ouvrage du romancier, historien et commentateur anglo-pakistanais Tarek Ali, The Illustrious Corpse, la pièce signée Charif Abdelnour et interprétée par les étudiants des beaux-arts de l’AUB, se joue jusqu’au dimanche 30 mars à la salle Issam Farès (AUB). Une comédie satirique où les déceptions sont au rendez-vous, à différents niveaux.
Des stèles...