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La communauté internationale accuse Mugabe d’utiliser les forces de l’ordre et les médias pour influencer le scrutin Les critiques enflent contre le régime zimbabwéen à trois jours des élections générales

L’opposition zimbabwéenne et la communauté internationale ont accusé hier le régime du président Robert Mugabe d’utiliser les forces de l’ordre et les médias d’État pour influencer l’issue des élections générales de samedi. Des critiques balayées par le gouvernement. Les deux adversaires du chef de l’État Robert Mugabe, qui à 84 ans brigue un sixième mandat à la tête du Zimbabwe, l’ont accusé de vouloir truquer la consultation, en abusant des organes d’État. « Les conditions ne sont pas favorables à des élections libres et équitables. Nos sympathisants sont toujours harcelés et la police utilise ses armes pour nous intimider », a déclaré à l’AFP Tendai Biti, secrétaire général du Mouvement pour le changement démocratique (MDC-opposition). Le MDC sera représenté à la présidentielle par son chef, Morgan Tsvangirai, qui avait été battu par la police en mars 2007 alors qu’il s’apprêtait à participer à un rassemblement. Tendai Biti a également accusé le président Mugabe, au pouvoir depuis l’indépendance de l’ancienne colonie britannique en 1980, de violer des accords passés dans le cadre d’un dialogue supervisé par le président sud-africain Thabo Mbeki : « Pendant ces négociations, nous nous étions mis d’accord sur le fait que les policiers ne devaient pas être autorisés dans les bureaux de vote. Mais Mugabe a opéré une volte-face. » Le président a autorisé la présence des forces de l’ordre dans les bureaux de vote, officiellement pour aider les handicapés et les analphabètes. De son côté, le porte-parole de Simba Makoni, autre candidat à la présidentielle du 29 mars, a indiqué que les médias d’État refusaient les encarts publicitaires du candidat, alors que la nouvelle loi électorale prévoit une couverture égale de chaque candidat. « Nous réservons l’espace, nous payons et ils disent qu’ils ne veulent pas de nous, a-t-il assuré. Au cours des deux semaines dernières, huit de nos encarts ont été refusés et nous ne savons pas pourquoi. » Le seul quotidien, The Herald, est contrôlé par l’État et il n’y a pas de radios-télévisions privées. La plupart des médias étrangers, dont la chaîne de télévision privée sud-africaine e-tv, se sont vu refuser l’accréditation obligatoire pour couvrir les élections. Le Forum sud-africain des rédacteurs (Sanef) a condamné cette décision contraire à la Constitution zimbabwéenne et à la Déclaration universelle des droits de l’homme. Cette pluie de critiques n’a pas ému le ministre de la Justice, Patrick Chinamasa, pour qui les accusations de l’opposition envers la commission électorale ne visent qu’à trouver un bouc émissaire à une défaite annoncée. « Le MDC sera balayé, Tsvangirai panique... C’est pourquoi il cherche la petite bête pour essayer de rejeter le tort sur le système », a-t-il lancé. À l’étranger, les États-Unis ont critiqué « les importantes insuffisances » du processus électoral. Cette décision d’autoriser la présence de policiers fait partie « des irrégularités » mentionnées par Washington, qui craint « que du fait des actions du gouvernement zimbabwéen, des élections libres et équitables ne soient exclues ». « Nous appelons le gouvernement du Zimbabwe, y compris la commission électorale zimbabwéenne, à prendre des mesures concrètes pour répondre à ces insuffisances importantes », a indiqué le département d’État. Les États-Unis, qui ont imposé des sanctions limitées aux membres du régime après la réélection contestée de Mugabe en 2002, n’ont pas obtenu l’autorisation d’envoyer des observateurs électoraux. L’Union européenne, qui a également imposé des sanctions, a été rayée de la liste des observateurs, qui ne comprend que des équipes africaines ou de pays « amis » comme la Chine, l’Iran ou la Russie. Amnesty International a critiqué pour sa part des manœuvres d’intimidation de l’opposition.
L’opposition zimbabwéenne et la communauté internationale ont accusé hier le régime du président Robert Mugabe d’utiliser les forces de l’ordre et les médias d’État pour influencer l’issue des élections générales de samedi. Des critiques balayées par le gouvernement.
Les deux adversaires du chef de l’État Robert Mugabe, qui à 84 ans brigue un sixième mandat...