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À lui seul, le conglomérat produit 3,2 % de la richesse nationale Tata, une icône en Inde et un champion de la mondialisation

Le conglomérat indien Tata est une icône nationale en Inde et un champion de la mondialisation. Son président Ratan Tata, 70 ans, descendant d’une dynastie industrielle vieille de 140 ans, a pris la tête de l’empire familial en 1991 et réussi à réveiller ce que les analystes appelaient un « dinosaure endormi », jusqu’à le propulser au cœur de l’industrie européenne. En s’emparant de Jaguar et de Land Rover, Tata réalise un nouveau coup de maître en Grande-Bretagne après avoir avalé en janvier 2007 le sidérurgiste anglo-néerlandais Corus pour 10,6 milliards d’euros, la plus grosse acquisition jamais réalisée à l’étranger par une société indienne. Tata a bâti sa renommée en étant l’une des premières entreprises indiennes à acheter à l’étranger. Son premier coup d’éclat remonte à 2000 lorsqu’il enlève le fabricant de thé britannique Tetley Tea pour 407 millions de dollars. À l’époque, la presse indienne y voit la « contre-attaque de l’Empire britannique des Indes » sur le Royaume-Uni, l’ex-puissance coloniale. Depuis, Tata a dépensé des dizaines de milliards de dollars pour rafler des sociétés aux quatre coins de la planète, du fabricant de café américain Eight O’clock Coffee au sud-coréen Daewoo Commercial Vehicle. En Inde, Tata est un colosse industriel avec 98 filiales, qui vont du thé à la construction de camions en passant par la sidérurgie, la chimie, les télécommunications, l’informatique ou les services financiers. Le deuxième groupe privé d’Inde fait partie intégrante de la vie quotidienne. Les Indiens portent des montres Tata, boivent du thé Tata, vont travailler dans des autobus et des voitures Tata, téléphonent grâce à l’opérateur mobile Tata, et – quand ils en ont les moyens – descendent dans des hôtels de luxe de l’enseigne Taj du groupe Tata. Le mastodonte industriel réalise un chiffre d’affaires annuel de 28,8 milliards de dollars et emploie 289 500 personnes. À lui seul, il produit 3,2 % de la richesse nationale de l’Inde. Le groupe a été fondé en 1869 – sous la période coloniale – par Jamsetji Tata qui avait démarré dans le textile à Bombay avant de construire la première centrale hydroélectrique du pays, puis la première aciérie de Tata Steel en 1907. Déjà à l’époque, Jamsetji Tata avait le regard tourné vers l’étranger, en ouvrant une filiale commerciale à Hong Kong. En plus de ses talents d’entrepreneur, Jamsetji Tata était aussi un philanthrope. Il avait abandonné une bonne partie de sa fortune pour créer un institut de recherche scientifique. Aujourd’hui, Tata contrôle plusieurs fondations caritatives financées par une partie de ses bénéfices. Son héritier, Ratan Tata, a pris les rênes de l’empire industriel dans les années 1990 à la suite de son oncle Jehangir Ratanji Dadabhoy (J.R.D.) Tata, né à Paris en 1904 et francophone, qui l’avait dirigé pendant un demi-siècle. C’est l’époque où l’Inde libéralise son économie après s’être en partie inspirée du modèle soviétique. M. Tata est diplômé en architecture de l’université américaine de Cornell et a un MBA (Master Business Administration) de Harvard. Cet homme de grande taille est discret et fuit les mondanités.
Le conglomérat indien Tata est une icône nationale en Inde et un champion de la mondialisation. Son président Ratan Tata, 70 ans, descendant d’une dynastie industrielle vieille de 140 ans, a pris la tête de l’empire familial en 1991 et réussi à réveiller ce que les analystes appelaient un « dinosaure endormi », jusqu’à le propulser au cœur de l’industrie...