LES SORTIES DE LA SEMAINE

The Other Boleyn Girl, de Justin Chadwick Avec Scarlett Johansson, Natalie Portman et Eric Bana. Deux filles pour un roi. Tel est le titre en français de ce film qui narre pour la énième fois les intrigues de la cour des Tudor. Les deux plus talentueuses actrices de leur génération se disputent, dans ce long-métrage adapté du roman de Philippa Gregory, le très séduisant Eric Bana qui campe le rôle du roi Henri VIII. Ces trois protagonistes sont entourés également de Kristin Scott-Thomas dans le rôle de lady Boleyn et David Morrissey en duc de Norfolk, manipulateur et froid. Malgré ce casting flamboyant, The Other Boleyn Girl n’atteint pas son objectif?: captiver et séduire. Il demeure une vulgaire et banale histoire d’amour triangulaire à laquelle on a ajouté des costumes afin que cela paraisse d’époque. On est loin de la trilogie d’Elizabeth qu’on a vue récemment dans nos salles, la reine incarnée par la merveilleuse Cate Blanchett, et très loin de The Queen, de Stephen Frears. Une mise en scène étriquée, un montage trop rapide et des costumes et décors peu élaborés rendent cette œuvre similaire à un téléfilm. Justin Chadwick voulait-il vraiment montrer les deux sœurs Boleyn comme des filles du XXIe siècle?: l’une une vraie salope et l’autre une petite gourde?? Possible, mais toujours est-il que même belles et bien habillées, Johansson et Portman ne sont pas convaincantes. Le seul avantage de ce film c’est qu’il nous fait la connaissance de cette seconde fille Boleyn, sœur d’Anne, et que l’histoire a occultée. Il nous apprend aussi comment les pères vendaient leurs filles à la cour et les considéraient comme monnaie d’échange. C’est donc un film qui resterait intéressant au niveau informatif et pas désagréable, mais certainement sans grande ambition. CINEMACITY, EMPIRE DUNES/SODECO, ZOUK, SAINT-ÉLIE, ABRAJ Death Sentence, de James Wan Avec Kevin Bacon et Kelly Preston. Nick Hume a une vie confortable et aisée qui va basculer en un jour dans l’horreur lorsqu’un gang attaque son fils et le tue. Lorsque le coupable est arrêté puis libéré, Hume (Kevin Bacon) décide de se venger lui-même et d’user de la loi de Talion. Il ne devine pas que sa vie ne sera désormais plus comme avant. Outre une inspiration puisée du roman éponyme de Brian Garfield, le jeune réalisateur de 27 ans, qui avait signé Saw en 2004, se réfère à l’atmosphère des films d’autodéfense très en vogue dans les années 80. Les héros de ces films, en solitaire ou en bandes, décident de rendre leur propre justice en marge d’un pouvoir policier ou judiciaire. Le genre a certes été considéré avec mépris, à l’instar de Death Wish avec Charles Bronson, Vigilante et dernièrement le film de Jodie Foster, car il mêle à la fois action, violence et manque de moralité. Mais il n’en demeure pas moins qu’il a ses adeptes et Kevin Bacon, acteur sombre, atypique mais également exigeant, ne peut que plaire dans son incessant désir de se mettre dans la peau de… GRAND CINEMAS ABC, GRAND CONCORDE Silk, de François Girard Avec Keira Knightley et Michael Pitt. De l’Ardèche au Japon du XIXe siècle, une histoire d’amour sur fond de fils de soie qui démarre avec une épidémie menaçant la culture de soie dans le village ardéchois. Le fils oisif du maire va se retrouver propulsé au Japon à la recherche d’œufs sains pour redonner vie à cette culture. Parti avec sa femme, Hervé Joncourt va rencontrer une jeune femme au regard mystérieux qui bouleversera sa vie. C’est un film qu’on ne peut voir et apprécier que sur grand écran. Même si le scénario, adapté du roman d’Alessandro Baricco, est plus faible que le roman en lui-même, la photo de Francis Girard (Red Violin) est très belle. Elle repose sur des images et une musique fortes. On ne peut que s’incliner devant la fragilité et la prestation de Keira Knightley, qui rend hommage à ce genre d’histoires d’amour. EMPIRE DUNES/SODECO/GALAXY, ESPACE