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Actualités - OPINION

Vous avez dit « Résurrection » ? Frère César ESSAYAN

Le terme « résurrection » dans un pays comme le nôtre relève de l’utopie à moins de considérer la résurrection comme une réalité qui ne touche que le Christ Lui-Même. La résurrection serait donc de l’ordre de Dieu, de Celui qui avait déclaré ouvertement à Marthe : « Je suis la résurrection et la vie. » Elle ne nous toucherait alors que lors de notre mort ! Il ne nous reste donc qu’à nous laisser emporter par les courants qui, sous des apparences de résistance ou de lutte en vue de la liberté, nous enferment encore plus dans cette culture de mort qui refuse à l’autre la vie parce qu’il pense différemment politiquement, religieusement… et aussi économiquement. « Voici l’homme ! » avait déclaré Pilate à la foule, leur montrant Jésus couronné d’épines et vêtu d’un manteau de pourpre, obtenant comme seule réponse : « À mort ! À mort ! Crucifiez-le. » N’est-ce pas la même foule qui avait acclamé Jésus entrant à Jérusalem : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël. » ? « Voici l’homme ! », ou plutôt, je m’accuse et vous accuse tous de ne pas être des hommes, car il n’est qu’un seul homme : Jésus crucifié ! Le reste, une masse d’esclaves soit silencieux, soit à la recherche de maîtres mauvais pasteurs qui se cachent dans leur mort. Où est l’homme en moi ? Nous devenons pires que les grands que nous dénonçons, malhonnêtes, insouciants et inconscients. Regardons les lieux où l’on doit lutter pour sauvegarder la vie : hommes d’Église devenant de plus en plus complices et coupables pour non-assistance à une population en danger de mort, multitude de médecins indifférents au sort de leurs malades, des urgences des hôpitaux (même chrétiens) où, faute d’argent, l’on est condamné à mort, avocats, entrepreneurs, commerçants, directeurs d’école, présidents d’associations caritatives… tous, sans exception, nous avons cédé à l’esclavage et à la mort même si cette dernière nous couvre d’or. Jusqu’à quand faudrait-il se taire ? Jusqu’à quand chacun d’entre nous acceptera-t-il de rester complice de la violence, de la haine et de la mort ? Jusqu’à quand devra-t-on encore attendre notre réveil ? Oui, la résurrection restera du seul domaine de l’homme libre, Jésus, tant que toi et moi resterons complices du mal et de la mort, tant que toi et moi vivrons dans la peur de changer, de bouger, de « passer » ! Joyeuses Pâques, quand même ! Frère César ESSAYAN Franciscain conventuel Article paru le mardi 25 mars 2008
Le terme « résurrection » dans un pays comme le nôtre relève de l’utopie à moins de considérer la résurrection comme une réalité qui ne touche que le Christ Lui-Même. La résurrection serait donc de l’ordre de Dieu, de Celui qui avait déclaré ouvertement à Marthe : « Je suis la résurrection et la vie. » Elle ne nous toucherait alors que lors de notre...