Proposition de loi électorale

Une nouvelle loi électorale doit être mise en place afin de résoudre définitivement le problème de la participation, de la parité islamo-chrétienne et de la représentativité hier des musulmans, aujourd’hui des chrétiens. Ainsi, 108 circonscriptions (54 «?chrétiennes?» et 54 «?musulmanes?») pourraient être créées pour l’élection de 108 députés (54 chrétiens et 54 musulmans). Pour rappel, le nombre de 128 parlementaires fut imposé par les Syriens alors que les Libanais s’étaient entendus sur le principe de 108 élus. L’adoption de la circonscription uninominale (c’est-à-dire une circonscription à l’intérieur de laquelle les électeurs élisent un seul député) serait accompagnée du principe de l’élection à la majorité et à deux tours au niveau de la circonscription. La loi de 2000 (dite de Ghazi Kanaan) ne permet même pas aux chrétiens d’élire le quart des députés. Quant à la loi électorale de 1960 (dite du caza), elle ne permettrait aux chrétiens d’élire aujourd’hui qu’un peu plus du tiers des députés. Seule la circonscription uninominale permettrait aux chrétiens et aux musulmans d’élire chacun la moitié des députés selon le principe de parité islamo-chrétienne, fondement de la démocratie consensuelle libanaise qui ne repose pas sur le nombre des uns et des autres. Pour le moment, seul Fouad Abou Nader penche pour la circonscription uninominale, mais il donnera son avis définitif lors de la prochaine convention du Front de la liberté consacrée à l’élaboration d’une loi électorale. D’autre part, avec une diaspora de plus de 12 millions de personnes jouant un important rôle économique, il est primordial d’accorder à ceux-ci le droit de vote. Comme le propose Nehmetallah Abi Nasr, six circonscriptions pourraient être ainsi créées pour l’élection de 12 députés supplémentaires (6 chrétiens et 6 musulmans). Michel FAYAD