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Défense - Les Américains présentent aux Russes un nouveau « cadre stratégique » pour les relations bilatérales Bouclier antimissile : Moscou et Washington restent en désaccord, mais laissent la porte ouverte au dialogue

Moscou et Washington ont de nouveau constaté leurs désaccords, hier, sur l’implantation en Europe d’un bouclier antimissile américain, mais leurs ministres des Affaires étrangères et de la Défense ont donné des gages de bonne volonté, en assurant vouloir poursuivre le dialogue. Il y a « des questions sur lesquelles nous ne sommes toujours pas parvenus à un accord, je veux parler avant tout de la défense antimissile et de l’avenir du régime de limitation (du nombre) des armes stratégiques après l’arrivée à terme du traité Start », a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Il s’exprimait à l’issue d’une réunion à quatre avec son collègue à la Défense, Anatoli Serdioukov, et leurs homologues américains, Condoleezza Rice et Robert Gates. Toutefois, concernant le bouclier antimissile, les États-Unis « ont reconnu que nous avions des inquiétudes légitimes et ont avancé une proposition destinée à les atténuer », a-t-il concédé. « Nous sommes allés très loin pour nous efforcer de rassurer », a souligné le secrétaire américain à la Défense, M. Gates. Selon un haut responsable américain, Washington compte inclure dans ses propositions des garanties, selon lesquelles ce bouclier ne deviendrait pas à l’avenir un système offensif dirigé contre la Russie. « Le président (Vladimir) Poutine et nos collègues russes ont trouvé ces idées utiles et importantes », et « je m’attends à ce qu’ils reviennent vers nous raisonnablement vite », a assuré M. Gates, après avoir jugé possible la veille de trouver un accord avant la fin du mandat de George W. Bush, en janvier 2009. La Russie est farouchement opposée au déploiement d’éléments du bouclier antimissile américain en Pologne et en République tchèque, considérant que ce système menace sa propre sécurité. Mais le ton adopté hier par les Russes était nettement plus conciliant qu’au cours d’une précédente réunion « 2+2 » en octobre 2007. Washington avait alors tenté d’amadouer Moscou en offrant de « retarder » la mise en service des sites jusqu’à une preuve définitive de la menace iranienne – que le bouclier est censé parer, selon les États-Unis – et en proposant d’en ouvrir l’accès aux inspecteurs russes. Mais la Russie avait accusé les Américains de ne pas avoir respecté leurs promesses orales dans leurs propositions écrites envoyées ultérieurement. « Franchement, je pense que le lien entre ce que nous avons dit et ce que nous avons mis sur papier manquait de clarté », a consenti Mme Rice. « Ce qui est arrivé en octobre est du passé », a rétorqué M. Lavrov pour signifier que la page était tournée. Les responsables américains, en visite depuis lundi à Moscou, ont par ailleurs présenté aux Russes un document proposant un nouveau « cadre stratégique » pour les relations bilatérales. « Nous sommes tombés d’accord sur le fait qu’il devrait y avoir un document » fixant ce cadre, et « sur les éléments qu’il devrait contenir », a déclaré Mme Rice, en citant des sujets consensuels entre Moscou et Washington, comme la non-prolifération nucléaire ou le contre-terrorisme, mais aussi les pommes de discorde comme la défense antimissile. Selon une source proche du dossier, cette liste de sujets-clés permettra « de faciliter la transition », les actuels présidents russe et américain devant prochainement céder leur place, respectivement en mai et en janvier. Côté américain, on juge que la réunion a permis de réels progrès, malgré l’absence d’accord sur les sujets qui fâchent. « Les Russes reconnaissent désormais que les États-Unis vont concrétiser le projet de bouclier, et qu’il vaut mieux travailler avec eux », selon un haut responsable américain.
Moscou et Washington ont de nouveau constaté leurs désaccords, hier, sur l’implantation en Europe d’un bouclier antimissile américain, mais leurs ministres des Affaires étrangères et de la Défense ont donné des gages de bonne volonté, en assurant vouloir poursuivre le dialogue.
Il y a « des questions sur lesquelles nous ne sommes toujours pas parvenus à un accord, je...