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Les résultats du scrutin ne seront pas connus avant quatre jours ; Washington dénonce des élections « jouées d’avance » Les Iraniens votent pour un nouveau Parlement probablement dominé par les conservateurs

Les Iraniens votaient hier pour renouveler le Parlement, dominé par les conservateurs, avec les encouragements multiples des autorités à participer en masse à un scrutin paraissant perdu d’avance pour les réformateurs. «Chaque bulletin mis dans l’urne est un coup décisif porté à l’ennemi », a répété un clip de la télévision d’État avant et après l’ouverture des quelque 45 000 bureaux de vote à 08h00 heure locale (04h30 GMT). Le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a donné l’exemple quelques minutes plus tard. Évoquant un « moment déterminant pour l’avenir de la nation », la plus haute autorité de l’État a engagé ses concitoyens à « accomplir ce grand devoir dès le matin et à ne pas attendre plus tard ». Le camp conservateur semblant assuré de la victoire, le régime a fait de la participation le véritable enjeu de ce scrutin, qui doit démontrer l’unité du pays. Environ 44 millions d’électeurs étaient appelés à choisir les 290 députés du nouveau Parlement, à l’issue d’une petite semaine de campagne terne où les candidats avaient même interdiction d’utiliser des affiches. L’heure de clôture du scrutin a été repoussée à plusieurs reprises. « Nous avons prolongé les opérations de vote jusqu’à 22h00 (18h30 GMT), mais je pense que nous serons obligés de continuer les opérations après 22h00 dans les grandes villes du pays », a déclaré le ministre iranien de l’Intérieur, Mostapha Pour-Mohammadi, à la télévision d’État. Il a ajouté que les résultats en province seraient « donnés samedi après-midi. Mais pour Téhéran il faudra attendre 3 à 4 jours ». Le vice-ministre de l’Intérieur en charge des élections, le général Ali Reza Afshar, a affirmé que dans certaines, provinces la participation était « supérieure à 60 % ». Le porte-parole du gouvernement, Gholam Hossein Elham, a évoqué un taux identique, se rangeant ainsi au chiffre avancé il y a quelques jours par l’agence officielle IRNA sur la foi d’un sondage ordonné par ses soins. Au bureau de vote installé dans la husseiniyeh Ershad, une mosquée du centre de Téhéran, un assesseur a fait état d’une participation en milieu de matinée « comparable à celle de la dernière fois ». En 2004, le taux de participation aux législatives avait été le plus bas de l’histoire de la République islamique, à 51,2 %. « Quelques irrégularités » Un dirigeant du courant réformateur, l’ex-président du Parlement Mehdi Karroubi, a fait état de « quelques irrégularités » rapportées par ses partisans, et a dit en avoir fait part au ministère de l’Intérieur. Selon lui, des gens « malintentionnés » sont intervenus dans des bureaux « en posant des listes sur la table (où les électeurs remplissent leur bulletin, ndlr) et en disant pour qui voter ». En revanche, selon le général Afshar, « aucun rapport sur des irrégularités intentionnelles n’est encore parvenu » à ses services. Comme en 2004, les organes supervisant l’élection et dominés par les conservateurs ont disqualifié plus de 2 000 candidats potentiels, dont une forte proportion de réformateurs. Un peu plus de 4 500 candidats sont en lice, mais les réformateurs ont pronostiqué leur défaite du fait des disqualifications. L’« ennemi » américain a dénoncé des élections « jouées d’avance ». Les Iraniens ont « l’option de choisir entre un partisan du régime et un autre partisan du régime », a estimé le porte-parole du département d’État, Sean McCormack. Pour sa part, le président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, qui revenait du sommet islamique au Sénégal, a jugé que « la nation avait toujours pris la bonne décision en matière politique ». À la husseiniyeh Ershad, les électeurs faisaient la queue pour s’inscrire, avant de se retrouver autour de grandes tables pour écrire à la main leur choix sur bulletin. L’atmosphère était bon enfant, et comme dans tous les scrutins en Iran, personne ne voyait de mal à demander conseil à son voisin le cas échéant.
Les Iraniens votaient hier pour renouveler le Parlement, dominé par les conservateurs, avec les encouragements multiples des autorités à participer en masse à un scrutin paraissant perdu d’avance pour les réformateurs.

«Chaque bulletin mis dans l’urne est un coup décisif porté à l’ennemi », a répété un clip de la télévision d’État avant et après...