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ENVIRONNEMENT - Des toits végétaux pour diminuer les émissions polluantes Les jardins suspendus de la « ville ventée » de Chicago

Au sommet de la mairie de Chicago et sur des dizaines d’autres immeubles de la ville s’élèvent, à l’abri des regards, des jardins suspendus qui font office de toits végétaux et contribuent à limiter les émissions de dioxyde de carbone. Depuis les premières plantes installées sur le toit de la mairie il y a sept ans, l’équivalent de 370 000 hectares de jardins suspendus ont vu le jour dans la « ville ventée » (Windy City), le surnom de Chicago. Inspirée par des programmes similaires mis en place en Europe, l’initiative fait de Chicago l’une des villes du monde les plus en pointe dans ce domaine. Dans le sillage des autorités municipales, les entreprises privées se sont prises au jeu et « verdissent » leurs toits, comme un restaurant McDonald’s ou un magasin Apple, alors que de petits commerces reçoivent des aides pour faire de même. « Chicago est à la pointe », estime Amy Malik, directrice régionale de l’organisation International Council for Local Environmental Initiatives. Les surfaces bétonnées – et notamment celles recouvertes de bitume noir – absorbent et émettent de la chaleur, augmentant de manière significative les coûts pour réguler la température des bâtiments et les dépenses d’énergie qui vont avec. Or, les jardins suspendus offrent un refroidissement naturel très important des immeubles. Selon des images, réalisées à partir de caméras thermiques, du toit de la municipalité de Chicago lors d’une journée d’été nuageuse, la température y était semblable à celle de l’air : 23,3 degrés Celsius. Un immeuble voisin, recouvert de goudron noir, affichait plus de 66 degrés Celsius. « Il n’y a pas que des effets esthétiques », souligne la responsable de l’Environnement de la ville de Chicago Suzanne Malec-McKenna. En plus de lutter contre l’échauffement des immeubles en période de grosses chaleurs, les plantes permettent aussi de filtrer l’air et de réduire la pollution en fixant du dioxyde de carbone. Les toits végétaux permettent aussi de « moins utiliser le système d’évacuation des eaux en récupérant l’eau de pluie et en l’utilisant » pour l’arrosage, et protègent aussi les bâtiments de l’usure, souligne Mme Malec-McKenna. La faune apprécie aussi ses oasis en pleine ville et plus d’une trentaine d’oiseaux ont élu domicile au sommet d’un immeuble de onze étages au cœur du quartier d’affaires de la ville, qui compte aussi quelque 150 espèces de plantes parmi ses 36 jardins suspendus. Et dans deux d’entre eux, des abeilles produisent du miel qui est revendu au profit de programmes extrascolaires. « Il y a un marché qui a vu le jour autour de ça », explique Suzanne Malec-McKenna. « Maintenant, nous avons une vingtaine d’entreprises dans la région de Chicago qui sont compétentes dans ce domaine », dit-elle. Et les aides publiques favorisent les initiatives de toutes sortes. Une propriétaire du magasin de produits biologiques, Paula Companio, a reçu une aide de 5 000 dollars de la part de la ville en 2006 pour l’aider à cultiver sur son toit ce qu’elle peut vendre quelques étages en dessous. Aujourd’hui, un jardin de 140 mètres carrés sur le toit de True Nature Foods produit oignons, pommes de terre, herbes et tomates. Paula Companio estime que son immeuble est 15 à 20 % plus chaud en hiver et « significativement » plus frais en été depuis l’installation du jardin. « L’expérience est vraiment devenue un projet communautaire – tout le monde en parle », dit-elle. « Cela montre aux gens que c’est possible et qu’ils peuvent aussi le faire », conclut-elle.
Au sommet de la mairie de Chicago et sur des dizaines d’autres immeubles de la ville s’élèvent, à l’abri des regards, des jardins suspendus qui font office de toits végétaux et contribuent à limiter les émissions de dioxyde de carbone.

Depuis les premières plantes installées sur le toit de la mairie il y a sept ans, l’équivalent de 370 000 hectares de jardins...