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Actualités - CHRONOLOGIE

FESTIVAL AL-BUSTAN - « D’Orient », une chorégraphie symbolique pour la compagnie Thor De sable et de lumière

Dans une chorégraphie signée Thierry Smits, la compagnie Thor (référence au dieu du tonnerre) a évolué sur la scène de l’auditorium Émile Bustani, dessinant à sa manière des circonvolutions et des arabesques orientales. Inspiré de cette civilisation orientale, le spectacle a tenté d’interpréter librement par le langage particulier de la danse contemporaine les traditions et l’imaginaire de peuples divers et panachés. Né de la fascination de Thierry Smits pour l’Orient et nourri d’une série de ses voyages réalisés dans les pays arabes, D’Orient trace une cartographie des régions « où le soleil se lève », inondée de lumière, chargée de sensualité, mais également d’un beau désordre. Le ballet (par ailleurs très viril et à connotation légèrement patriarcale) traduit la « perception de l’Orient par les Occidentaux », a dit Thierry Smits en présentant le programme. Créé en mars 2005, ce ballet a beaucoup voyagé. De Miami à Amman, en passant par Budapest, il est arrivé à bon port, au Liban, où un public, composé principalement des corps de ballet libanais et des professionnels du milieu, l’a chaleureusement applaudi. Sous une lumière chaude et rougeâtre, ou transparente et diaphane, une toile de fond ornée pour l’occasion de formes et de motifs orientaux. Des extraits de musiques traditionnelles, traversées par les sons contemporains d’une électro lancinante et par des fragments de poésie arabe, notamment celle de Abu Nuwas, complètent cette vision personnelle et presque onirique du chorégraphe. En effet, la bande sonore signée Maxime Bodson, jeune compositeur belge, ne verse à aucun instant dans le folklore commun et simpliste. Au cours de soixante minutes de spectacle, huit interprètes mâles au torse nu et vêtus de « serwal » blancs vont arpenter la scène faisant revivre les riches heures du hammam, des danses traditionnelles, ainsi que le joyeux fatras des souks rappelant ainsi les fastes et les errances d’un Orient au goût suranné. Arabesques et calligraphies Trois tableaux qui se succèdent sans aucune transition et qui s’inscrivent dans une recherche purement esthétique. Pour Thierry Smits, il ne s’agit là d’aucune allusion idéologique ni d’analyse sociopolitique, mais d’un besoin de souligner l’importance du corps. Outre l’expression de sentiments, joyeux ou pénibles, celui-ci devient, à travers les mouvements, écriture. Esquissant, en effet, des arabesques et des calligraphies orientales, ce corps dansant, qui occupe une place importante au sein de la culture arabo-musulmane, réécrit à sa manière la douceur et la douleur de l’Orient. Mouvements lascifs et corps paresseux dans un hammam à la chaleur étouffante, joie débridée et festive des bazars sur du coton parsemé sur toute la scène (évoquant le désert), réjouissances de fêtes; autant d’images bigarrées, de rituels et de codes de société réunis par des liens communs et qui colorent ce coin du monde. Les corps des danseurs entrelacés, enchevêtrés, empilés, séparés interprètent l’amour, la joie de vivre et la convivialité. Des thèmes que le chorégraphe a voulu explorer par ce langage du corps qui devient à la fois l’instrument et le symbole. De l’Atlantique à la mer Rouge et des pieds de l’Atlas à Khartoum, le dialogue s’est instauré au-delà de l’expression corporelle. Alors qu’importent les dialectes si le message a été perçu ? Colette KHALAF
Dans une chorégraphie signée Thierry Smits, la compagnie Thor (référence au dieu du tonnerre) a évolué sur la scène de l’auditorium Émile Bustani, dessinant à sa manière des circonvolutions et des arabesques orientales. Inspiré de cette civilisation orientale, le spectacle a tenté d’interpréter librement par le langage particulier de la danse contemporaine les...