Cinq soldats américains tués dans un attentat-suicide à Bagdad El-Qaëda pourrait tenter des opérations spectaculaires, avertit un général US

El-Qaëda pourrait essayer de changer de tactique en Irak en recommençant à organiser des attentats spectaculaires, a indiqué hier un haut gradé américain. « Nous avons des indications selon lesquelles ils pourraient planifier un événement de grande échelle, susceptible d’attirer l’attention des médias », a affirmé lors d’une téléconférence le général John Kelly, commandant de la première unité expéditionnaire des marines dans l’Ouest irakien. Les attentats-suicide et les voitures piégées, provoquant un grand nombre de morts civils, ont longtemps été les modes opérationnels privilégiés d’el-Qaëda en Irak, une tactique destinée à déstabiliser le pays et provoquer des tensions entre sunnites et chiites. La destruction partielle en février 2006 d’un des lieux saints chiites à Samarra, au nord de Bagdad, par une double explosion, avait plongé l’Irak dans une spirale de violences confessionnelles. Selon le général Kelly, el-Qaëda pourrait choisir de frapper la province d’al-Anbar (ouest de Bagdad), un ancien fief du réseau islamiste radical d’où il a été chassé l’an dernier après une alliance entre pouvoir local et Américains. D’après le commandant, il sera toutefois plus difficile pour el-Qaëda de fabriquer et déplacer de grosses quantités d’explosifs dans la province. « La bonne nouvelle, c’est que nous ne pensons pas qu’ils aient la liberté de fabriquer ce type de grosse bombe à l’intérieur de la province. Ils doivent désormais les importer », a-t-il souligné. Globalement, si le niveau de violence a nettement baissé dans l’ouest de l’Irak, el-Qaëda « est affaibli mais pas hors jeu », ajoute-t-il. Sur le terrain, cinq soldats américains ont été tués hier dans un attentat-suicide alors qu’ils patrouillaient à pied dans un quartier sunnite de Bagdad, a annoncé le commandement américain en Irak. « Trois autres soldats et un interprète irakien ont été blessés », a ajouté le lieutenant Michael Street. Un kamikaze a fait détoner sa ceinture explosive près de soldats américains dans le quartier Mansour, dans l’ouest de la capitale, a précisé le général Qassem Ata, porte-parole de l’armée irakienne, sans donner de bilan précis. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière contre l’armée américaine en Irak depuis le 9 janvier, lorsque six militaires avaient été tués dans un attentat à Diyala (centre-nord). Par ailleurs, au moins onze personnes ont été blessées dans un attentat-suicide commis hier à Bagdad contre des employés d’une société privée de sécurité. Enfin, une voiture piégée conduite par un kamikaze a explosé en soirée devant un grand hôtel de la province irakienne de Soulaimaniya, faisant un mort et 13 blessés, a déclaré le gouverneur de la région. Dana Ahmad a indiqué que l’explosion avait endommagé la façade de l’hôtel Sulaimaniya Palace, le plus grand de la province, où descendent fréquemment des responsables en visite.