FESTIVAL DU CONTE ET DU MONODRAME - À partir de ce soir jusqu’au 16 mars, à la crypte de l’église de l’USJ Cinq conteurs, cinq univers hauts en couleur...

C’est désormais une tradition. Un rendez-vous attendu fidèlement par les aficionados. Organisé pour la 9e année consécutive par le théâtre Monnot, le Festival international du conte et du monodrame ouvre ses portes à partir d’aujourd’hui. Jusqu’au 15 mars, cinq conteurs professionnels, venus de différents pays, se produiront chaque soir, à 19h30, à la crypte de l’église Saint-Joseph. Comme toujours, de jeunes amateurs libanais animeront (durant vingt minutes environ) la première partie du spectacle. Et, comme toujours, la soirée « Concours des menteurs » réunira tous les professionnels dans un spectacle improvisé en clôture du festival, le 16 mars. Au programme de cette saison : Ce soir, mardi 11 mars Chirine el-Ansary sortira de son grand sac de conteuse un des plus vieux contes de la littérature arabe. Piochant dans la pantomime, le théâtre d’ombre, les marionnettes, cette jeune Égyptienne, que le public beyrouthin a déjà pu écouter à deux reprises, est plus qu’une conteuse. C’est une ensorceleuse. Diplômée en théâtre de l’Université du Caire, elle a suivi les cours de Jacques Lecoq à Paris et détient un master en arts du spectacle du Goldsmiths College de Londres. Depuis 1996, elle se consacre exclusivement à l’art du conte. De l’élasticité de son corps, du miroitement luxueux ou de la pauvreté dépenaillée de ses costumes, du choix de ses accessoires, jaillit une fresque ancienne et contemporaine, celle des Mille et Une Nuits. Demain, mercredi 12 mars En droite ligne de Suisse : Pierre Rosat. Cet Helvète se nourrit de rencontres et de voyages, et donne à entendre des textes d’auteurs, de Shakespeare à Ramuz, en passant par Jules Renard, en construisant les espaces, les climats, les émotions, les événements avec des mots. « Je n’ai pas l’âme d’un collecteur d’histoires d’antan (...) J’aime à imaginer que le passé n’est que le présent d’hier », dit ce comédien-conteur, qui enseigne l’art du conte et du théâtre dans les écoles genevoises et forme également de jeunes conteurs et conteuses du Burkinabé. Jeudi 13 mars Françoise Diep (France). Bibliothécaire jeunesse de formation et conteuse professionnelle depuis 1990, installée dans le Gard, elle intervient dans les structures petite enfance, les établissements scolaires, les bibliothèques et les Salons du livre. Elle collabore également à la revue Dans le vivier du conte, anime des formations de conteurs et produit, avec les éditions Lirabelle, une collection d’albums et de CD à partir de contes collectés dans le Burkina Faso avec le conteur burkinabé François Moïse Bamba. Vendredi 14 mars Claude Delsol (France). Pédagogue de formation et enfant de la balle, Claude Delsol porte avec entrain plusieurs casquettes. Comédien, magicien, conteur, auteur (polars pour enfants, sketchs et romans), animateur, metteur en scène... Il a à son actif plusieurs spectacles, dont Le mystérieux enlèvement du P’tit Prince, écrit et mis en scène à l’occasion du 100e anniversaire de la naissance de Saint-Exupéry ; Le conteur aux étoiles et Si d’aventure la vie... présentés à la Cité des sciences de l’industrie La Villette, à Paris, ou encore un Collectif rapide d’Intervention Conte présenté avec Jihad Darwiche et Elisa de Maury. Ce « magicien-conteur des mots et des objets » offre une nouvelle dimension au monde merveilleux du spectacle. Enfin, le samedi 15 mars Également en provenance de France, Yannick Jaulin : un diseur, chanteur, philosophe, humoriste et comédien (il vient de jouer avec une troupe franco-quebecoise, Forêts, une pièce de Wajdi Mouawad). Un peu rock and roll, volontiers caustique, Jaulin brasse sur scène un onirisme zebré d’humour, une incroyable imagination et des trésors de poésie. Ce Poitevin nomade, funambule de la langue, a fait ses classes de conteur à l’adolescence en collectant le parlé, les histoires et les chansons de la région. Depuis, il s’est créé un univers surréaliste, un monde personnel, un village universel dont l’improbable nom est Pougne-hérisson et dans lequel vivent des « Jacky en R12, des fées sidérales ainsi que des loups-garous motards et joggeurs » ! Cinq conteurs professionnels à l’affiche du Monnot (dans la crypte) pour une saison prometteuse de spectacles hauts en couleur et pour tous les âges. Renseignements au théâtre Monnot aux 01/202422 ou 01/421871.