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Actualités - OPINION

Deux réactions à « L’insulte faite à l’exilé »

L’article de notre rédacteur en chef Nagib Aoun paru hier sous le titre « L’insulte faite à l’exilé » nous a valu un nombreux courrier de lecteurs, émus par le cas de cet homme qui a choisi de tourner définitivement le dos à son pays. Nous publions ici deux de ces lettres.. Le Dr Hassãn-Tabet Rifaat écrit : « Dans votre éditorial de ce jour, vous rapportez le cri d’un Libanais qui s’en va et ne ménage pas « le pays qui l’a vu naître ». Qu’il condamne les politiciens, cela se comprend ; il n’est pas seul à le faire. Mais nous ne pouvons tolérer que le Liban reçoive un blâme qu’il ne mérite pas. « Quelle leçon de civisme donnera ce père de famille à ses enfants, à qui il dit vouloir assurer un avenir ? Le pays d’accueil va-t-il le croire s’il lui cache les véritables raisons de son choix ? « L’avenir des enfants, est-il dans la négation de la patrie des ancêtres ? On peut très bien quitter le pays pour honorer un contrat de travail, terminer des études ou tout simplement se mettre à l’abri. Mais il est insupportable que l’on ait une telle ingratitude envers sa propre patrie. « Meurtri et dans la tourmente, le Liban a besoin de tous ses enfants ; c’est pourquoi les coups que certains parmi eux lui portent sont particulièrement douloureux. » M. Raymond Nahas écrit de son côté ce qui suit : « Cher Monsieur Nagib Aoun « Votre article dans L’Orient-Le Jour du 10 mars m’a fait venir la larme à l’œil et m’a remis en mémoire d’autres souvenirs qui, au cours de ma longue vie, ont semé d’embûches ma présence au pays. « Je ne veux pas parler de cette période tragique où moi et mes enfants étaient debout devant des mitraillettes, dans ce Liban trouble où chaque citoyen était à la merci de dizaines de partis politiques qui se divisaient les régions au gré de leurs intérêts. « Je préfère ne pas ouvrir la parenthèse des menaces proférées et appliquées à l’encontre de tous les Libanais innocents, qui ont passé des années à la merci des mafias locales. « je préfère oublier les embûches qui se sont dressées contre moi et plusieurs de mes collègues pour nous imposer une façon de voir et une autre façon d’aimer. « Je revois avec anxiété le regard de mes enfants apeurés que j’ai obligés, malgré leur intégration à l’étranger, à retourner dans leur patrie d’origine pour refaire leur vie. « Et surtout, je suis atterré devant l’intransigeance et l’inconscience de certains leaders politiques qui espèrent gouverner ce pays, mon pays, sous le label de courants politiques étrangers à notre manière de voir. « Malgré tous ces handicaps, malgré toutes ces exactions, malgré tous ces refus et malgré toutes ces déceptions, je continuerais à croire en ce pays, ce pays du lait et du miel qui, depuis des millénaires, défie tous les envahisseurs et se retrouvera un jour glorieux et fier dans cette mosaïque unique qui fait la beauté de notre beau Liban. « Et si un jour nous devions être contraints de quitter notre pays natal, ce ne sera que dans un cercueil qui portera comme couverture le drapeau rouge et blanc du pays du Cèdre que rien ou personne ne pourra nous arracher. « Honte à ces criminels qui espèrent retrouver leurs privilèges dans un Liban désuni. Le million de Libanais qui se sont retrouvés dans les rues pour fêter leur indépendance retrouvée sont prêts à subir le martyre et les humiliations pour que le Liban demeure le pays de la coexistence pacifique entre toutes les communautés et les religions qui font la beauté de notre peuple. Les milliers de Libanais parents ou amis qui ont quitté ce pays pour des cieux plus paisibles n’attendent que la paix pour retourner au pays et finir leurs jours dans un Liban pacifié et uni. »
L’article de notre rédacteur en chef Nagib Aoun paru hier sous le titre « L’insulte faite à l’exilé » nous a valu un nombreux courrier de lecteurs, émus par le cas de cet homme qui a choisi de tourner définitivement le dos à son pays. Nous publions ici deux de ces lettres..
Le Dr Hassãn-Tabet Rifaat écrit :
« Dans votre éditorial de ce jour, vous rapportez le...