Le leader des Forces libanaises va rencontrer à Washington de hauts responsables américains, dont Rice Samir Geagea à « L’Orient-Le Jour » : « En filigrane de cette visite, une tentative de tenir le Liban à l’écart des conflits régionaux »

Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, est actuellement en visite à Washington où il doit rencontrer de hauts responsables américains, notamment la secrétaire d’État, Condoleezza Rice. Il va aussi s’exprimer dans d’importants think tanks et centres de recherches spécialisés dans les affaires du Moyen-Orient. Il est accompagné d’une délégation comprenant le ministre du Tourisme, Joe Sarkis, son épouse, la députée de Bécharré, Sethrida Geagea, un responsable des Forces libanaises pour les relations extérieures, Élie Khoury, ainsi que M. Joseph Gebeily, responsable du bureau des Forces libanaises aux États-Unis. Dans le cadre charmeur de Washington, M. Geagea a accordé une interview express à L’Orient-Le Jour qui a été essentiellement axée sur le timing de cette visite de la délégation FL dans la capitale fédérale et sur des liens possibles avec la présidentielle au Liban, les rumeurs persistantes de guerre dans la région, l’affaire du sommet arabe et la conjoncture régionale, d’une manière générale. « Cette visite a été programmée il y a trois mois et elle n’a rien à voir avec les évènements actuels, a notamment déclaré le leader des FL à L’Orient-Le Jour. Le but essentiel de nos entretiens est de demander à l’Administration américaine de soutenir encore et encore le gouvernement libanais. Car compte tenu des tensions dans la région, le Liban est stratégiquement un petit pays, quoique grand par son peuple et son histoire. Il a besoin d’avoir des amis à l’extérieur, dont notamment les États-Unis. » Quelle sorte de soutien espère-t-il obtenir des États-Unis pour aider le Liban et son gouvernement légal ? « Je n’attends rien de précis, a souligné M. Geagea. Et je n’œuvre pas pour obtenir quelque chose de précis. J’espère arriver à convaincre les dirigeants américains de renforcer leur soutien au Liban durant cette période difficile que vit le Moyen-Orient et durant la prochaine étape. Comment cela pourrait-il se traduire d’une manière tangible ? Je vous dirais que j’ai plusieurs suggestions à proposer mais je ne sais évidemment pas lesquelles l’Administration américaine retiendra ou ne retiendra pas. » Le leader des FL évoquera d’abord ce qui est essentiel, « l’indépendance et la souveraineté du Liban, ces mots, qu’hélas, certains ont employés dans le passé et qu’ils ont essayé de vider de leur sens ».  Il parlera aussi des fermes de Chebaa, des prisonniers dans les geôles israéliennes et syriennes, du renforcement de l’armée libanaise, de l’aide au gouvernement libanais à tous les niveaux, et particulièrement au niveau économique, du tracé des frontières libanaises et de l’application de la résolution 1680, de même que de l’application de toutes les résolutions des Nations unies votées depuis trois ans. L’un des points forts qu’il se propose de discuter sera l’aide économique américaine à l’État libanais, durant cette période critique que vit le pays. Par ailleurs, Samir Geagea a précisé, « qu’en filigrane, je vais essayer d’obtenir que le Liban soit tenu à l’écart des dissensions et des conflits régionaux qui sont lourds à supporter. À cause de sa structure, son histoire, sa géographie et son système politique, il peut aspirer à ce statut ». WASHINGTON- Irène MOSALLI