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Actualités - OPINION

La bataille démocrate, avantage ou inconvénient pour McCain ? Émilie SUEUR

La bataille pour l’investiture démocrate se poursuivra vraisemblablement jusqu’à la dernière minute. En remportant, mardi dernier, les primaires dans l’Iowa, le Texas et le Rhode Island, Hillary Clinton est revenue dans la course après 11 défaites consécutives. Aujourd’hui, l’ex-First Lady et Barak Obama sont au coude-à-coude. Et ils devraient le rester. En raison du système de proportionnelle et du caractère serré de la lutte entre les deux prétendants à l’investiture démocrate, ni l’un ni l’autre ne devrait être en mesure d’atteindre, quels que soient les résultats dans les primaires à venir, le seuil des 2025 délégués nécessaires pour la nomination. Et ce même si de nouvelles primaires sont organisées en Floride et au Michigan, deux États disqualifiés pour avoir organisé leurs primaires avant la date fixée par les instances démocrates. L’investiture démocrate risque donc d’être décidée par les superdélégués, en l’occurence 796 grands électeurs membres de droit à la convention démocrate qui devront départager entre une candidate qui a raflé presque tous les grands États (Californie, Massachusetts, New Jersey, New York...) et un candidat qui a gagné dans un plus grand nombre d’États (25 contre 16 pour Hillary). Deux arguments tout aussi valables pour étayer une nomination. Dans ce contexte, la bataille pour l’investiture démocrate promet de rester rude. Et ce notamment jusqu’au 22 avril, date à laquelle auront lieu les primaires dans un État de poids, la Pennsylvanie qui compte 158 délégués. Ce scénario portera-t-il préjudice aux démocrates, ou au contraire, au candidat républicain, John McCain, dont l’investiture est assurée ? Sur ce point, les avis sont partagés. Pour certains analystes, les attaques échangées par les deux candidats sont pain bénit pour John McCain. L’équipe d’Hillary Clinton dénonce les liens de Barack Obama avec un businessman accusé de corruption, sa soi- disant incapacité à gérer une situation de crise, son double langage sur la question du traité de libre échange de l’Amérique du Nord (Alena) ; Obama, de son côté, accuse Hillary Clinton d’être sur la même longueur d’onde que John McCain. Autant d’arguments que John McCain pourra utiliser contre son futur concurrent à la Maison-Blanche. Par ailleurs, pendant que les démocrates s’agressent, John McCain, lui, a le temps de rassembler ses partisans, de convaincre les indécis et surtout de rassembler des fonds. Si le pugilat continue, il pourrait donc être fatal aux démocrates. Pour d’autres analystes, c’est toutefois John McCain qui pourrait faire les frais de la poursuite du processus d’investiture démocrate. Parmi eux, Karl Rove, néoconservateur s’il en est et ancien conseiller de George W. Bush. Dans un éditorial publié le 6 mars dernier dans le Wall Street Journal, Karl Rove soulignait qu’« une longue bataille des démocrates n’aide pas nécessairement les républicains. En fait, elle leur porte préjudice d’une certaine manière. Mr McCain devient moins intéressant pour les médias. Les histoires le concernant ne font plus la une de journaux et se réduisent. La couverture télévisée devient courte et sporadique ». Par ailleurs, le caractère serré de la compétition, la fascination qu’elle ne manquera pas de susciter pour la prochaine convention démocrate, peut avoir un effet positif pour le prochain candidat démocrate à la présidentielle sous les feux des médias plusieurs mois durant. En résumé, il n’y a pas de mauvaise publicité.
La bataille pour l’investiture démocrate se poursuivra vraisemblablement jusqu’à la dernière minute. En remportant, mardi dernier, les primaires dans l’Iowa, le Texas et le Rhode Island, Hillary Clinton est revenue dans la course après 11 défaites consécutives. Aujourd’hui, l’ex-First Lady et Barak Obama sont au coude-à-coude. Et ils devraient le rester. En raison du...