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La coordination entre acteurs sociaux, mythe ou réalité ?

L’organisation sociale du sud de Beyrouth se caractérise par un fourmillement de divers acteurs, parfois en manque de coordination, donnant lieu à des zones de non-couverture sociale. Il est donc extrêmement difficile d’avoir une vision globale du traitement des problèmes sociaux que connaît, actuellement, la banlieue sud de Beyrouth. Chaque acteur travaille avec son propre réseau, selon ses propres méthodes et à destination des populations qui se présentent à eux. Quid donc des populations qui se situent en dehors des clivages, politiques et/ou sociaux ? Marion Junca, chef de mission de l’ONG française DIA, nous a confié que : « Lors de mon travail à Dahieh, j’ai pu observer que les populations obéissaient à deux logiques : une partie d’entres elles développe des stratégies de “survie” en bénéficiant du système social installé par telle ou telle ONG, sans nécessairement se conformer à une logique politique donnée ; le reste étant, tout simplement, exclu du développement. » Ainsi, un bon indicateur serait celui du champ d’action des associations transversales affiliées à des partis politiques, qui sont suffisamment structurées pour pouvoir couvrir une partie importante de la population. Marion Junca note à ce propos, que « la couverture des bénéficiaires reste tout de même assez sporadique ». L’ONG DIA a dès lors tenté, dans le cadre de sa mission, de coordonner l’action de ses partenaires sur place à travers le programme « Dahieh Coordination Initiative ». Ce projet vise à faire se connaître les différents acteurs sociaux présents à Dahieh, quelles que soient leurs activités et leurs origines, et à faire en sorte de rationaliser la coopération par l’instauration d’outils efficaces destinés à ce que chacun des partenaires puisse adresser ses besoins. Le projet semble avoir connu un certain succès : 70 partenaires étaient présents lors de la conférence de lancement le 30 janvier 2008, selon les organisateurs. DIA a pu ainsi rassembler des municipalités, les centres du ministère de la Santé, des ONG en tout genre, ainsi que des acteurs internationaux, tels que le Haut-Commissariat aux Nations unies. Néocolonialisme Toutefois, certains acteurs sociaux que nous avons contactés ont déclaré à L’Orient-Le Jour que, selon eux, « ce type de programme, initié par des ONG internationales, s’apparentait à du néocolonialisme. Nous travaillons depuis des années dans la zone Dahieh, hors de tout clivage politique, et nous n’avons pas besoin qu’une ONG française vienne nous expliquer comment procéder ». L’on comprend, dès lors, que les réticences sont aussi grandes que l’enthousiasme. Cela étant, au-delà des frontières théoriques entre un type d’intervention humanitaire ou un autre, ce sont les populations qui, placées en première ligne, souffrent d’un réel manque à gagner de l’absence de collaboration ou, pour le moins, de concertation entre les acteurs sociaux sur place. En témoigne notre surprise, lorsque nous avons rencontré par deux fois la même jeune fille : dans les locaux de l’association Amel et sur les photos diffusées par l’ONG DIA...
L’organisation sociale du sud de Beyrouth se caractérise par un fourmillement de divers acteurs, parfois en manque de coordination, donnant lieu à des zones de non-couverture sociale. Il est donc extrêmement difficile d’avoir une vision globale du traitement des problèmes sociaux que connaît, actuellement, la banlieue sud de Beyrouth. Chaque acteur travaille avec son propre...