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Le Nicaragua rompt ses relations diplomatiques avec la Colombie, le rôle de Chavez en question L’Amérique latine sous haute tension

La menace d’un conflit armé pesait toujours hier en Amérique latine, devant la fermeté de l’Équateur envers la Colombie, même si les partisans d’une issue pacifique gardaient espoir, exhortant le président vénézuélien Hugo Chavez à ne pas s’immiscer dans la crise. Le président équatorien Rafael Correa a exigé une « condamnation claire de l’agresseur colombien », après avoir reçu à Caracas un soutien appuyé de son allié vénézuélien, véritable bête noire de Washington dans la région. M. Correa, qui enchaîne au Nicaragua et au Panama une tournée pour dénoncer le raid colombien mené sur son territoire contre la guérilla marxiste des FARC, a tout de même reconnu que l’Organisation des États américains (OEA) avait accompli « un premier pas important » en reconnaissant la « violation de souveraineté ». Bogota, de son côté, a dénoncé le rôle joué par M. Chavez dans la crise, mettant à nouveau en cause ses liens avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). « Nous avons une bombe sur le point d’exploser, et ce que nous devons faire, c’est désamorcer cette bombe qu’est l’appui clair du président Chavez aux FARC », a déclaré le vice-président colombien Francisco Santos, dans un entretien à l’AFP. Le dirigeant vénézuélien, qui considère les FARC comme de « bons révolutionnaires » et voit dans le chef d’État colombien Alvaro Uribe un « criminel de guerre », a promis de continuer à travailler comme médiateur auprès de la guérilla marxiste. Selon lui, l’attaque de l’armée colombienne, qui a provoqué la mort du numéro 2 des FARC Raul Reyes, a torpillé les négociations avec les rebelles pour obtenir la libération de leurs otages, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt. Le président Correa a de son côté assuré hier à Managua qu’Alvaro Uribe était au courant que les FARC allaient libérer en mars un groupe de 12 otages, dont Ingrid Betancourt, et a une nouvelle fois condamné l’opération militaire colombienne. L’ambassade de France à Quito a aussi reconnu avoir été « informée des contacts » entre l’Équateur et les FARC, dans le but de libérer plusieurs prisonniers, dont l’ex-candidate à la présidentielle en Colombie. Communiqué de la présidence colombienne Par ailleurs, un communiqué de la présidence de la République de Colombie affirme dans un communiqué que « l’État de l’Équateur n’a jamais consulté et n’a jamais informé le gouvernement colombien qu’il communiquait avec les FARC pour la libération des otages. À diverses occasions, plusieurs personnalités ont mené des contacts avec le groupe des FARC pour conclure un accord humanitaire – et ces contacts ont toujours eu lieu en pleine connaissance du gouvernement colombien, qui ne les a jamais entravés ». Après le raid colombien, le Venezuela et l’Équateur ont massé des troupes à la frontière avec leur voisin, faisant craindre des affrontements. Plus de 6 000 soldats vénézuéliens patrouillent depuis mercredi. La secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, a vivement plaidé depuis Bruxelles en faveur d’une « solution diplomatique », soulignant que la Colombie était un « bon ami » des États-Unis. « Tout le monde doit être vigilant sur l’utilisation des régions frontalières par des organisations terroristes telles que les FARC », a-t-elle insisté, à l’adresse de Caracas et de Quito. Le Brésil, qui soutient pourtant l’Équateur dans la crise, a rappelé qu’il veillait pour sa part à ce qu’il n’y ait aucun camp de la guérilla colombienne sur son territoire. « Si leur présence était décelée, l’État brésilien la réprimerait évidemment immédiatement », a affirmé le ministre brésilien de la Justice, Tarso Genro. Plusieurs dirigeants latino-américains, qui prônent l’apaisement, tenteront de faire entendre leur voix durant le sommet du Groupe de Rio, prévu aujourd’hui en République dominicaine. À Santiago, la présidente chilienne Michelle Bachelet, à la veille de son départ pour Saint-Domingue, a fait allusion à la possibilité de voir la crise régionale discutée à l’occasion du sommet. Enfin, le président nicaraguayen Daniel Ortega a annoncé hier que son pays rompt ses relations diplomatiques avec la Colombie, lors d’une conférence de presse conjointe avec le président équatorien Rafael Correa, en visite à Managua. « Nous rompons avec la politique terroriste pratiquée par le gouvernement d’Alvaro Uribe », a déclaré Daniel Ortega. Il a ajouté que son pays était aussi la cible de violations de son territoire de la part de la Colombie. « Le Nicaragua, a-t-il affirmé, est lui aussi menacé par l’arrogance de la Colombie. »
La menace d’un conflit armé pesait toujours hier en Amérique latine, devant la fermeté de l’Équateur envers la Colombie, même si les partisans d’une issue pacifique gardaient espoir, exhortant le président vénézuélien Hugo Chavez à ne pas s’immiscer dans la crise.
Le président équatorien Rafael Correa a exigé une « condamnation claire de l’agresseur...