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CONFÉRENCE Au théâtre Monnot, en prélude au Festival culturel chinois qui se tiendra en mai, à Beyrouth Tout ce qu’il faut savoir sur l’Opéra de Pékin

En prélude à la tenue, à partir du 6 mai prochain, du Festival culturel chinois qu’organise l’institut Confucius de l’USJ en partenariat avec le théâtre Monnot, une conférence accompagnée de projection d’extraits de spectacles de l’Opéra de Pékin a été donnée par madame Zhang Wei, professeur et directrice adjointe de l’institut d’art dramatique de l’Université normale de Shen Yang en Chine. Accompagnée d’une traductrice, madame Zhang Wei a entamé ses propos par un aperçu général sur le théâtre chinois avant de prodiguer quelques notions artistiques et techniques indispensables pour la compréhension des spectacles de l’Opéra de Pékin, programmés au cours de ce festival chinois à Beyrouth. Manifestation qui comprendra, outre les événements scéniques, des ateliers de calligraphie et d’origami. Rappelant que « des trois genres de théâtre antiques (le grec, l’indien et le chinois), seul le théâtre chinois a survécu jusqu’à nos jours », la conférencière a également signalé que « l’Opéra de Pékin est, avec la médecine chinoise (l’acupuncture) et la peinture, l’un des trois éléments qui font la quintessence de la culture chinoise ». Cet art ancestral, au répertoire tiré le plus souvent de mythes et légendes, fait appel à plusieurs disciplines, contrairement à l’opéra occidental. Combinant le théâtre, le chant, la musique, la danse, les sauts acrobatiques et les jongleries, l’Opéra de Pékin est un genre extrêmement codifié. Un théâtre pluridisciplinaire Pour goûter pleinement cet opéra particulier, à la musique et au chant assez éloignés de ce que nous connaissons, il faut donc être informé de ses trois principales caractéristiques. La première caractéristique étant, comme on l’a dit plus haut, son côté pluridisciplinaire. « Cet opéra réunit le chant, la déclamation, la gestuelle stylisée, la danse, l’acrobatie... Et comme il est généralement tiré de récits épiques et mythologiques, il met en scène des exploits guerriers, qui sont représentés par des danses acrobatiques. Ces combats stylisés ont lieu sur terre ou dans l’eau, qui est symbolisée par des drapeaux transparents au-dessus desquels sautent et culbutent les comédiens incarnant les guerriers ou, encore, dans le ciel, qui est représenté par des fumigènes utilisés au ras de la scène en évocation des nuages », indique la conférencière. Rôles, costumes et maquillages codifiés « La deuxième caractéristique, poursuit-elle, est que les personnages et les objets ont un caractère bien défini. Les rôles masculins et féminins sont codifiés. Ils sont répartis suivant l’âge et le statut des personnages. Celui d’âge moyen porte par exemple une longue barbe artificielle. Et dans ce rôle, le chant occupe une place importante. Dans les rôles masculins, il y a aussi le jeune premier, l’enfant, le jeune homme versé dans l’art martial et le bouffon. Les personnages féminins sont divisés en jeune femme vertueuse, en jeune femme à caractère plein d’entrain, en femme qui maîtrise l’art martial, en guerrière à cheval, en vieille femme et en femme comique. Ce dernier caractère est joué généralement par les hommes », signale cependant la spécialiste, avant de passer à la notion de maquillage traditionnel, proche du masque, une des particularités de ce théâtre. « Dans les visages peints, c’est en fonction de la couleur qu’on identifie les caractères des personnages. Ainsi, un visage en rouge dominant représente un être de justice. Le noir est synonyme d’honnêteté, le blanc est le symbole de l’astuce, le jaune celui de l’agressivité... Le vêtement est également codifié pour représenter le statut des protagonistes du spectacle. Le costume noir est porté par le personnage pauvre, mais s’il est orné de carrés de couleurs, cela indique que ce dernier va devenir important. Quant aux robes brodées de dragons, elles sont l’apanage des personnages de haut vol : roi, ministres, personnages de la cour... » Suggestion et symbolisme Enfin, troisième caractéristique, ce théâtre, tout en aventures mythologiques et épopées guerrières, est basé sur la suggestion. Le décor est sommaire. « Il est composé d’une table et de deux chaises. Il représente un intérieur de maison. Si la chaise est placée sur la table, cela veut dire que les héros se trouvent au sommet d’une montagne. S’il y a un rideau derrière les meubles, cela indique que la scène a lieu dans un bureau. Si le rideau est disposé autrement, cela symbolise la chambre à coucher. » Et c’est par une gestuelle abstraite et symbolique que les comédiens, chanteurs, danseurs, bouffons et acrobates vont donner récit des aventures de leurs personnages. Voici, en résumé, les notions exposées par madame Zhang Wei à un public composé de curieux de tout âge de la culture chinoise. Un public auquel elle a offert, en finale, une petite démonstration de chant « opératique » chinois et qui sera certainement au rendez-vous des spectacles, riches en performances, notamment acrobatiques et scéniques, de la cinquantaine d’artistes de l’Opéra de Pékin attendus, à partir du 6 mai, à Beyrouth. Z.Z.
En prélude à la tenue, à partir du 6 mai prochain, du Festival culturel chinois qu’organise l’institut Confucius de l’USJ en partenariat avec le théâtre Monnot, une conférence accompagnée de projection d’extraits de spectacles de l’Opéra de Pékin a été donnée par madame Zhang Wei, professeur et directrice adjointe de l’institut d’art dramatique de...