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France Après dix mois au pouvoir, Sarkozy s’installe dans l’impopularité

Après dix mois de présidence, Nicolas Sarkozy a perdu la confiance d’une majorité de Français, déçue par l’homme et sa pratique du pouvoir, selon les analystes, et s’installe dans une impopularité dont il assure malgré tout qu’elle ne l’empêchera pas de poursuivre ses réformes. Le retournement a été brutal pour M. Sarkozy, dont la nette victoire le 6 mai dernier avait débouché sur une période d’état de grâce et de popularité (plus de 2/3 des Français séduits) jamais vue depuis le général de Gaulle. La lune de miel a pâli dès l’automne, puis la popularité du président est passée sous les 50 % en début d’année avant de continuer à dégringoler. Une première sanction concrète risque de tomber lors des élections municipales des 9 et 16 mars, où le parti de droite de M. Sarkozy, l’UMP, pourrait perdre le contrôle de plusieurs dizaines de villes au profit des socialistes. Selon un récent sondage, seul un Français sur trois fait désormais confiance à M. Sarkozy. Un autre sondage, paru hier dans le quotidien Libération, souligne à quel point l’image personnelle de M. Sarkozy s’est dégradée, 74 % des personnes interrogées estimant qu’il « ne se contrôle pas assez ». « C’est un désamour, une vraie défiance et même, dans une partie de l’opinion, un rejet épidermique », relève Frédéric Dabi, de l’institut IFOP. « C’est une combinaison d’une grande déception et d’un sentiment de trahison », explique le politologue Dominique Reynié. Pour l’éditorialiste du quotidien Le Monde, Jérôme Jaffré, l’impopularité de M. Sarkozy réside en grande partie dans le fait qu’il « sort du cadre de référence » français d’un président qui doit arbitrer, rassembler et s’occuper de l’essentiel. M. Sarkozy a reconnu un « décrochage », dû uniquement selon lui « à des événements qui sont apparus dans ma vie et que j’ai dû gérer ». Pour essayer de remonter la pente, il a enchaîné déplacements et annonces. Mais il a déclenché de nouvelles controverses. L’opposition a fustigé son dérapage verbal (le « casse-toi, pauvre con », lancé à un visiteur au Salon de l’agriculture), preuve de plus pour elle que M. Sarkozy abaisse la fonction présidentielle. Pour l’hebdomadaire Le Point, M. Sarkozy est désormais un « homme cerné ». Il « ne manquerait plus qu’il devienne la cible de ses propres troupes », ajoute l’hebdomadaire de droite, si les élections municipales tournent à la bérézina pour son camp. Face au flot de critiques, M. Sarkozy assure vouloir garder le cap. Avec l’atout de la durée, son mandat n’expirant qu’en 2012, sans risque d’une menace d’un changement de majorité parlementaire. Il a affirmé que son devoir n’était pas d’être populaire, mais de continuer à rester « hyperactif » pour « réveiller un pays qui sommeillait », selon lui, avant son élection.
Après dix mois de présidence, Nicolas Sarkozy a perdu la confiance d’une majorité de Français, déçue par l’homme et sa pratique du pouvoir, selon les analystes, et s’installe dans une impopularité dont il assure malgré tout qu’elle ne l’empêchera pas de poursuivre ses réformes. Le retournement a été brutal pour M. Sarkozy, dont la nette victoire le 6 mai dernier...