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Actualités - CHRONOLOGIE

Société Cuisine française au patrimoine de l’Unesco : la planète gastronome plutôt favorable

La demande de la France en faveur de l’inscription de sa cuisine au patrimoine immatériel de l’Unesco est plutôt bien accueillie par les chefs à l’étranger, principalement attentifs à ce que la gastronomie en général soit assimilée à un patrimoine culturel, selon une enquête réalisée par des bureaux de l’AFP. Plusieurs chefs, universitaires et responsables agricoles français viennent de lancer un appel à la mobilisation pour que la gastronomie hexagonale soit inscrite au patrimoine de l’Unesco, appuyés en cela par le chef de l’État Nicolas Sarkozy. Pour l’heure, aucune gastronomie n’a été proclamée comme « chef-d’œuvre » immatériel par l’Unesco. En Espagne, pays dont la gastronomie actuelle est louée dans le monde entier, les chefs applaudissent la démarche à l’instar du Catalan Santi Santamaria, trois étoiles Michelin à Sant Celoni, près de Barcelone. « Tout ce qui consiste à renforcer les cultures locales est bon dans un monde aussi uniformisé et qui tend à l’être chaque fois plus. En tant que Méditerranéen représentant une culture de résistance face à tout ce qui est anglo-saxon, je pense qu’il faut renforcer la mémoire du lieu de naissance de cette culture », a-t-il dit. Le Basque Martin Berasategui, trois étoiles à Lasarte, affirme qu’« en tant que cuisinier », il serait « très fier que la gastronomie puisse occuper une place aussi importante ». Le Français de New York Jean-Georges Vongerichten, trois étoiles Michelin, estime que « la cuisine française traditionnelle et régionale occupe une place unique dans l’histoire de la gastronomie mondiale », qui « a inspiré la scène mondiale culinaire pendant des décennies ». « Que ce rôle puisse être reconnu par l’Unesco serait un accomplissement tout à fait étonnant », a-t-il déclaré. Même tonalité à Crissier, près de Lausanne (Suisse), où officie Philippe Rochat, également trois étoiles : « La cuisine française est saluée dans le monde entier et il est bienvenu de reconnaître cela. » « Cela peut aussi motiver les jeunes en revalorisant les métiers de service, j’envie la France qui a par exemple les “Meilleurs ouvriers de France” (NDLR : concours qui récompense l’élite de l’artisanat, de l’industrie et des services), cela n’existe pas du tout en Suisse », a-t-il regretté. Le ton est tout autre quand on s’éloigne un peu des cuisines. Pour Clark Wolf, consultant new-yorkais des restaurants de luxe, la déclaration de Nicolas Sarkozy affirmant que la gastronomie française est « la meilleure au monde » est « maladroite ». « C’est un signe d’insécurité culturelle qui reflète un besoin de défendre un pays en déclin. Comment peut-il ignorer les cuisines asiatiques, qui ont précédé celle de la France de centaines ou de milliers d’années ? » interroge-t-il. En Italie aussi, certains se montrent agacés, comme Carlo Petrini, président de Slow Food, mouvement international de défense des traditions culinaires et produits de terroir. « Inscrire la gastronomie au patrimoine mondial me paraît une excellente initiative, mais tous les pays devraient le faire. À quel titre la gastronomie française devrait-elle être considérée comme au-dessus des autres? » se demande M. Petrini, pour qui « chaque peuple a son langage gastronomique fortement lié à sa culture et son histoire ». Les promoteurs de la candidature française ont précisé qu’il ne s’agissait pas d’affirmer « une quelconque supériorité de la cuisine française sur les autres ». La richesse du patrimoine alimentaire français « découle autant de la force de ses traditions que de sa capacité à se transformer au gré des innovations des uns et des autres, ou des influences et apports étrangers ».
La demande de la France en faveur de l’inscription de sa cuisine au patrimoine immatériel de l’Unesco est plutôt bien accueillie par les chefs à l’étranger, principalement attentifs à ce que la gastronomie en général soit assimilée à un patrimoine culturel, selon une enquête réalisée par des bureaux de l’AFP.
Plusieurs chefs, universitaires et responsables...