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Actualités - CHRONOLOGIE

Aéoraunitique EADS entre en force sur le marché américain de la défense

Le succès surprise de l’européen EADS face à Boeing pour le contrat des ravitailleurs militaires américains lui offre une occasion d’entrer en force sur le marché considérable de la défense aux États-Unis, sur lequel il n’était présent que marginalement. La maison mère d’Airbus, partenaire de l’américain Northrop Grumman, était en concurrence avec Boeing pour le contrat de renouvellement de la flotte américaine d’avions de ravitaillement en vol, dont la première tranche représente 35 milliards de dollars pour 179 appareils. Sa victoire inespérée tombe à pic, alors que le président exécutif d’EADS, Louis Gallois, veut accentuer sa présence dans le secteur de la défense, jugé moins cyclique que l’aéronautique civile. M. Gallois a assuré à l’AFP que ce contrat était un « grand sujet de fierté » pour le groupe européen, qui « l’encourage à poursuivre sa stratégie aux États-Unis ». Son plan « Vision 2020 » consiste à ramener la part d’Airbus dans le chiffre d’affaires d’EADS de 68 % aujourd’hui à la moitié seulement, notamment au bénéfice de la défense. Un des grands enjeux du contrat des ravitailleurs pour EADS était précisément d’« avoir un peu accès au gâteau américain, en contrebalançant l’omniprésence du civil dans son portefeuille d’actifs », explique Yan Derocles, analyste chez Oddo Securities. Les États-Unis restaient jusqu’à présent quasi fermés à EADS dans le domaine militaire, même si sa filiale Eurocopter y a déjà remporté un succès avec le contrat remporté en 2006 pour la fourniture de plus de 300 hélicoptères à l’armée pour 2 milliards de dollars. Ce pays présente de colossales opportunités pour les fabricants d’équipements militaires : alors que les budgets stagnent en Europe, le président George W. Bush a réclamé au Congrès plus de 500 milliards de dollars pour le département de la Défense en 2009, ainsi que 70 milliards pour l’Irak et l’Afghanistan. La victoire sur les ravitailleurs est d’autant plus marquante qu’EADS faisait figure d’outsider en cette année électorale aux États-Unis, selon des analystes. La probabilité que le groupe européen obtienne ce contrat était « inférieure à 5 % », selon Yan Derocles. Mais « s’ils gagnent, c’est qu’ils ont été hypercompétitifs et il faut peut-être se méfier » parce que la victoire a pu se faire au prix de « conditions très, voire trop favorables » pour le client américain, met en garde un analyste de CM-CIC. « On a fait une offre qu’on a jugée compatible avec nos capacités et notre compétitivité », a dit Louis Gallois, assurant que « le prix n’était pas décisif dans l’affaire ». EADS ne devrait pas en rester là. Ses dirigeants ont clairement annoncé qu’ils comptaient aussi réaliser des acquisitions moyennes dans le secteur de la défense aux États-Unis. Le directeur de la stratégie du groupe, Marwan Lahoud, a jugé que cela était une « nécessité » en 2008. M. Gallois expliquait au début de l’année que son groupe devait « profiter des opportunités parce que c’est le bon moment, le dollar est faible ». En octobre, EADS avait fait une offre pour racheter United Industrial Corp. (UIC), une société américaine spécialisée dans les drones tactiques, les services et l’ingénierie. Arnaud Lagardère, l’actionnaire français privé de référence, avait alors mis son veto au projet pour des raisons financières.
Le succès surprise de l’européen EADS face à Boeing pour le contrat des ravitailleurs militaires américains lui offre une occasion d’entrer en force sur le marché considérable de la défense aux États-Unis, sur lequel il n’était présent que marginalement.
La maison mère d’Airbus, partenaire de l’américain Northrop Grumman, était en concurrence avec Boeing pour le...