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Actualités - CHRONOLOGIE

Syrie Le fossé se creuse entre les prix qui flambent et les salaires

Flambée des prix du pétrole, libéralisation de l’économie, mauvaises conditions climatiques : les Syriens subissent de plein fouet une valse des étiquettes qui ampute leur pouvoir d’achat. « Les prix à la consommation ont augmenté de 20 % par rapport à 2007. Les fonctionnaires et les ouvriers à revenus modestes, qui forment 75 % de la population (15 millions), sont le plus affectés », a récemment reconnu le ministre syrien de l’Économie, Amer Lotfi, lors d’une réunion consacrée à la hausse des prix. Depuis plusieurs semaines, les légumes, la viande, le lait et l’huile ont augmenté de 30 à 60 %. Cité par la presse officielle, le ministre Lotfi explique cette inflation par la flambée des prix du pétrole sur les marchés mondiaux, qui « se répercute sur les prix de revient des produits en général ». L’envolée des prix du brut, des produits pétrochimiques, du fer et du bois sur les marchés mondiaux « a une conséquence directe sur la Syrie » qui importe des produits finis et semi-finis, et exporte des matières premières, commente pour l’AFP l’économiste Samir Seifane. Mais les causes de l’inflation ne sont pas qu’externes, la politique de libéralisation économique du gouvernement étant montrée du doigt. Selon un expert en économie qui a requis l’anonymat, dans les années 1990 l’État intervenait nettement plus dans la fixation des prix, ce qu’il fait beaucoup moins aujourd’hui. Pour l’hebdomadaire économique al-Iqtissadiya, la transition amorcée il y a trois ans vers une économie sociale de marché « n’a pas eu d’impact positif. Les prix qui flambent ont érodé les salaires ». « Certaines hausses (...) sont dues à la cupidité des distributeurs », titrait en outre récemment le quotidien gouvernemental Techrine. Pour remédier à cette situation, le gouvernement vient de lancer une campagne pour contrôler les prix. La direction du parti Baas, au pouvoir, a exhorté le gouvernement à « adopter toutes les mesures susceptibles de ramener l’équilibre entre les prix et les salaires ». Également à l’origine de l’inflation, les mauvaises conditions climatiques, comme les pluies abondantes ou le gel, et leurs conséquences sur les récoltes, selon M. Seifane. Le salaire mensuel moyen des employés de la fonction publique étant de 175 dollars, il préconise « une réforme radicale du système des rémunérations ». Du côté des autorités, on évoque un bilan économique positif. Les responsables syriens citent une croissance de 6 % en 2007, un recul de l’inflation (estimée à plus de 10 % par des experts) et un boom des exportations qui ont atteint plus de 12 milliards de dollars en 2007. Ils reconnaissent, cependant, que la transition d’une économie planifiée à une économie sociale de marché ne se fera pas sans difficultés. Le président syrien Bachar el-Assad avait promis, en prêtant serment en juillet 2007 pour un second mandat, des mesures destinées à « améliorer le niveau de vie des citoyens ».
Flambée des prix du pétrole, libéralisation de l’économie, mauvaises conditions climatiques : les Syriens subissent de plein fouet une valse des étiquettes qui ampute leur pouvoir d’achat.
« Les prix à la consommation ont augmenté de 20 % par rapport à 2007. Les fonctionnaires et les ouvriers à revenus modestes, qui forment 75 % de la population (15 millions), sont...